La charpente du parking à étages de l'avenue des Frères Zaâmouche, exposée depuis des années aux sévères conditions climatiques, se trouve menacée aujourd'hui par la rouille. C'est du moins l'avis d'un expert en génie civil qui a eu à superviser le projet durant ses première étapes. « Le retard considérable pris pour la réalisation des revêtements après celui pris pour faire monter la charpente risque d'influer négativement sur le métal et il faudra prendre des mesures urgentes pour un traitement contre la rouille de l'ossature qui commence à subir les conséquences d'une exposition prolongée au mauvais temps », nous explique Chérif Benabdelaziz, directeur du cabinet d'études techniques, d'assistance et d'ingénierie de la construction (CETAIC). Le projet qui demeure le premier du genre dans l'histoire de la ville de Constantine destiné à régler les problèmes de stationnement est désormais le plus ancien jamais achevé à ce jour. Lancés le 13 janvier 2001 pour un délai de 22 mois, les travaux connaîtront maintes interruptions. Pour les spécialistes, la particularité de l'ouvrage, la nature des lieux aux horizons rocheux et inclinés ainsi que d'autres contraintes techniques ont été à l'origine de ces contretemps. Relancé durant le troisième trimestre de l'année 2003, il verra sa date de réception, prévue au mois de juin 2004, reculée encore une fois. Depuis, l'APC de Constantine, chargée de financer le projet avec une contribution de la wilaya, ne réussira pas à maîtriser la situation. Un casse-tête qui a été à l'origine d'un différend entre la commune de Constantine et la société algérienne des ponts et des travaux autoroutiers (SAPTA), qui a réalisé la charpente concernant des détails liés aux paiements des travaux et au non-respect des délais. La question du financement mixte APC-wilaya avait elle-même irrité à l'époque l'ex-wali de Constantine qui s'est exprimé lors d'une rencontre à l'APW sur l'absence d'une étude rigoureuse des coûts de réalisation. S'étalant sur une superficie de 2896,5 m2, sur six niveaux et pouvant offrir 536 places pour le stationnement et 16 locaux à usage commercial, le colosse était prévu au début pour un montant de 25 milliards de centimes, alors qu'il a englouti jusque-là plus de 35 milliards de centimes. Alors que la réception du projet est fixée en dernier lieu pour l'année 2007, l'APC devra débourser encore 20 milliards de centimes pour réaliser les travaux de dallage et d'habillage confiés, apprend-on, à l'entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA), qui a eu déjà à réaliser deux trémies à Constantine. Les Constantinois espèrent que le projet connaîtra enfin son épilogue dans une ville qui n'en finit pas d'étouffer. C'est aussi le vœu des responsables de la commune, à majorité FLN, qui cependant risque de consommer son mandat sans concrétiser aussi le plus vieil héritage légué en 2002 par l'équipe du RND.