Plusieurs chantiers de la réforme vont être mis en application, l'année en cours, dans le secteur du travail et de la sécurité sociale, selon le ministre Tayeb Louh, invité, hier, à l'hôtel El Aurassi (Alger) par l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise SEVE (Savoir et vouloir entreprendre) pour débattre du contenu du Pacte national économique et social (PNES). Ainsi, la carte à puce de la CNAS sera opérationnelle dans cinq wilayas à partir de fin avril. Fin 2007 verra la finalisation de l'élaboration du code de travail, composé de 600 articles. Le ministre affirme que ce texte veille à l'adaptation avec le nouveau contexte socioéconomique et vise, entre autres, la lutte contre le travail informel et le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Le code de travail, actuellement en étude technique, planche sur la protection des enfants. A titre d'exemple, le cas d'enfants qui animent des spots publicitaires n'est pas réglementé par le texte en vigueur. A fin 2007, il sera procédé à la mise en place de la Caisse nationale de recouvrement. Pour les prochains mois, ajoute le ministre, il y aura lieu une nouvelle tarification des actes médicaux ainsi qu'un conventionnement CNAS avec les prescripteurs. Abordant le thème du débat, M. Louh précise que le Pacte national économique et social s'étale sur quatre ans et constitue un accord entre le gouvernement, le patronat et le partenaire social sur le constat et les perspectives de l'économie nationale. Le PNES souligne que la richesse et la création d'emplois sont du ressort de l'entreprise économique. En outre, explique M. Louh, les réformes économiques sont une mission du gouvernement mais aussi du patronat et du partenaire social. Les objectifs que s'assigne le PNES consistent à consolider les résultats socioéconomiques réalisés depuis 1999 et à réunir les conditions d'une transition pour l'après-pétrole. Le même document plaide pour une agriculture moderne et la préservation du foncier agricole. Parmi les mesures incitatives prévues par le PNES, le ministre annonce qu'une entreprise qui s'engage à assurer une formation pour ses effectifs sera exonérée des cotisations à l'assurance sociale durant trois mois. De son côté, Salah Djenouhat, chargé de l'organique au sein de l'UGTA, a concentré son intervention sur certaines pratique nuisibles à l'économie nationale. Il a tiré sur certains exportateurs qui glanent des sommes colossales sans aucun impact positif sur l'économie nationale. C'est le cas du secteur du médicament où Saidal qui emploie plus de 5000 travailleurs ne couvre que 37% du territoire, tandis que les 63% couverts par les importateurs ne font travailler que moins de 1000 personnes. Prenant la parole, Mme Taya Yasmina, présidente de l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise, annonce l'organisation d'une série de rencontres-débats mensuelles avec des ministres et des responsables en charge du secteur économique et du développement. Elle a, par ailleurs, affiché sa satisfaction pour la signature du PNES qui constitue, selon elle, un plan d'action et doit être dynamique et non pas statique. « Nous nous devons de maintenir le contact et le dialogue. Nous posons les problèmes des entreprises, notamment des petites entreprises vulnérables », a souligné la présidente de SEVE, qui s'emploie à intégrer la femme dans le développement par la formation, l'information et l'incitation à la création d'entreprises.