Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) décide de mener un mouvement de contestation à partir de la semaine prochaine. Une grève illimitée sera entamée le 18 octobre. Une décision prise à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire tenue samedi dernier. Si les maîtres assistants attendent la réunion du conseil national qui se tiendra le 13 octobre à Annaba pour arrêter la date de la grève, les professeurs et docents ont décidé du mouvement de protestation pour la fin du mois de Ramadhan et, en attendant, des discussions sont en cours avec les syndicats des praticiens, des généralistes et des maîtres assistants pour mener une action commune. Ces derniers pourraient rejoindre cette protestation. Leurs décisions ont été entérinées samedi dernier lors des assemblées générales organisées respectivement par les différents syndicats. Pour les professeurs et docents, la situation demeure la même depuis deux années. Aucune revendication n'a été prise en charge, précise le professeur Brouri, membre du syndicat. Il considère qu'il est temps pour que les syndicalistes s'unissent et entament une action commune sur « la base des revendications communes avec le respect d'une pyramide qui intègre l'ensemble des praticiens de santé publique ». Il s'agit, selon lui, de la structuration de la rémunération, « c'est-à-dire revendiquer l'augmentation du salaire de base d'une façon conséquente et non discuter des indemnités », a-t-il expliqué. Ainsi, les professeurs et docents revendiquent, entre autres, un statut spécifique et le maintien de l'activité complémentaire. Les maîtres assistants en sciences médicales estiment, pour leur part, que leurs revendications sont restées lettre morte depuis des années. Le syndicat réunira mercredi prochain le conseil national pour décider de la date de la grève et ses modalités. Pour le docteur Lounisi, les maîtres assistants ont accordé trop de délai aux deux tutelles (ministères de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière) pour faire aboutir leurs revendications. Il rappelle certaines d'entre elles, à savoir la progression de carrière pour un statut spécifique, l'indemnité salariale pour ce qui de l'activité hospitalière et la prime de performance, le statut des établissements etc. Pour le syndicaliste, un accord a été signé avec le ministère de l'Enseignement supérieur en février 2004, mais la mise en application tarde à venir. Le problème se pose également avec le ministère de la Santé concernant la revalorisation de l'indemnité salariale de 300 pour 100 au même titre que les praticiens spécialistes. Cette prime est fixée à 9600 DA. Le syndicat exige également la revalorisation de la prime de performance à 70% au lieu de 30%. Par ailleurs, le syndicat des praticiens spécialistes a mis en exergue hier, lors d'un point de presse, « la transgression de l'accord du 3 mars 2004 », ce qui a motivé, selon le président du syndicat, le docteur Yousfi, la décision d'entamer un mouvement de grève. Il a également déploré la « légèreté » et le « manque d'intérêt » avec lesquels le dossier a été traité. « Cela a suscité une grande révolte parmi les membres de l'assemblée générale qui ont été contraints, malgré toute la sagesse et la patience qui les ont toujours animés, à recourir à l'ultime moyen légal qu'est la grève », a-t-il souligné avant de signaler la remise en cause des six points retenus dans cet accord. Il s'agit, entre autres, de la remise en cause de la régularisation des praticiens spécialistes ayant exercé avant 1990 et de l'organisation des concours de praticiens spécialistes principal et praticiens spécialistes chefs restée sans suite. Le projet de décret relatif à la prime de recherche n'est toujours pas transmis à la Fonction publique. En outre, plusieurs projets de décret du régime indemnitaire ont été transmis à la Fonction publique sous une forme différente de celle arrêtée par la commission mixte et enfin les points relevant du ministère restent toujours en souffrance, alors que l'accord du 3 mars prévoyait leur règlement avant juin 2004.