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L'anthropologie, pour quoi faire ?
Slimane Hachi. Directeur du centre de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques
Publié dans El Watan le 11 - 01 - 2007

« La théorie, c'est lorsqu'on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est lorsque tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. »
Albert Einstein
Il parle posément, il susurre parfois doux et inflexible. Lorsqu'on ose la question : ce qu'il aurait aimé être, s'il n'était pas le chercheur en préhistoire qu'il est, il répond tout de go : « Ecrivain parce que j'aime les mots. »
Il ne pouvait si bien dire car la discussion à bâtons rompus allait nous faire découvrir un amoureux des phrases qui chantent, tout auréolées de poésie. L'anthropologie et la préhistoire, disciplines pointues s'il en est, jouent-elles pleinement leur rôle dans la vie de la nation ? Slimane y répondra évidemment en prenant soin d'évoquer sa riche expérience dans ce domaine, avec l'assurance des hommes qui ont engrangé une expérience fructueuse. S'il a une aversion « pour la politique politicienne », il assure qu'il est bien dans sa peau de chercheur et il n'est pas peu fier d'évoquer son parcours gagnant en faisant, bien évidemment, un tendre clin d'œil à ses parents, « sans lesquels il ne serait rien »… Il parle avec émotion de son enfance à Ath Yenni… « Je suis né en un été torride, le dernier préparant les années sanglantes. Au beau milieu de la canicule. Dans le sirocco affolant, la fournaise asséchant les palais et lénifiant les esprits. Je suis au cœur du brasier rendant l'air à peine suffisant au halètement des pauvres corps ramollis baignant dans leur sueur moite. »
Réfléchir sur les choses du passé
« Je naquis, m'a-t-on appris, en un instant où l'on crut le soleil décidé à en découdre, par la braise ardente et le feu fulgurant, avec tout ce qui vit et meurt. Le soir, à la fièvre tombée, on sut que le soleil s'était ravisé d'embraser ce jour de juillet qui dut de n'être l'ultime, qu'au recours des saints et à la diligence des suppliciés. Ma mère, elle, se consolait de me voir porter un prénom à nul autre semblable à plusieurs kilomètres à la ronde, un prénom neuf, tout à fait personnel, des crêtes, un prénom en marche, de défi pacifique. Mon père, comme les siens, était parti quêter du travail dans l'émigration quelques mois après ma naissance. Je devais le voir pour la première fois en 1962, j'avais alors 8 ans. Ma prime enfance a été marquée par l'image du père et seulement l'image et l'imaginaire que je me construisais : je disais de lui qu'il devait être grand comme un poteau et lumineux comme le lampadaire de la ruelle de la maison que nous habitions au village. Quand pour la première fois je le vis à son retour, se sont ajoutés à ces attributs, la droiture et le sens des valeurs. J'aimais les mots. Qu'ils fussent dits ou écrits. Plus tard, bien plus tard je découvrais ce poème chleuh à ce propos et qui dit à peu près ceci :
‘'Vous qui m'entourez ne soyez pas sévères
Les mots comme les noix sont affaire de hasard
Quand j'en casse
Je trouve des pleines
Je trouves des vides
Que dire ?
Que ne pas dire ?
Et par où commencer ?''
Bien plus tard aussi, je découvrais grâce à Cheikh Imam et Fouad Negm que les mots avaient des yeux. » L'amour des mots, il est né là-dedans. Deux grands-pères, le maternel comme le paternel, en étaient des maîtres. Le premier des toutes premières générations d'enseignants indigènes du début du Xe siècle et dont le premier poste fut à Laghouat, le second à Fès et le troisième à Mechra Bel Ksiri avant d'être expulsé du Maroc en 1948 pour activités et opinions nationalistes. Celui-là, il ne l'a pas connu, il est mort en 1954. Mais tout le monde au village savait qu'il pouvait parler des jours durant et versifier aussi longuement qu'il voulait. Parler et dire. Et sachant parfaitement ce que parler veut dire. Le second, lui, était pétri de valeurs paysannes. Une vie de labeur pour élever dans la dignité sa famille. L'homme de terre qu'il était, tenait dans la roche et des dures montées de ses escarpements, le sens. L'on se souvient encore de sa droiture, de sa parole incisive dans les assemblées du village et de sa capacité à démêler par les mots, les écheveaux, qui ne manquaient pas comme dans toute société. « J'ai eu le bonheur d'en être le premier petit-fils et pendant longtemps, le seul. Et évidemment le grand bénéficiaire de ces générosités sucrées et de l'altitude pas toujours comprise, mais tout de même entrevue, de ses leçons et des longs dialogues qui animaient nos pérégrinations à dos d'âne. Ce fut le versant le plus heureux de mon enfance. »
Préserver le patrimoine
« J'ai aussi le souvenir des barbelés ceinturant le village et confinant encore davantage le huis clos de la vie au village. Les déambulations des soldats dans les ruelles et la peur qu'ils nous inspiraient. Il y avait d'autres Français dans le village, ceux-là étaient nos instituteurs à l'école primaire. Je ne comprenais pas qu'on puisse parler la même langue et faire des choses aussi différentes. Il y avait aussi les Pères Blancs et les Sœurs Blanches, mais ceux-là parlaient à la perfection, bien qu'avec une pointe d'accent kabyle. Mon adolescence fut un peu différente, c'était le temps du collège, à 3 ou 4 kmde mon village. Une scolarité en dents de scie, des années bonnes, d'autres non et au bout du compte la réussite au brevet que nous avions passé à Larbaâ Nath Iraten, gagné


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