L'Union africaine (UA) compte intensifier sa la lutte contre le terrorisme en inaugurant, mercredi prochain, le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme, dont le siège sera à Alger. Les Etats africains ont tenu à faire coïncider le lancement du centre en question avec la tenue, les 13 et 14 octobre, au Palais des nations, de la deuxième réunion intergouvernementale de haut niveau sur la prévention et la lutte contre le terrorisme. Il s'agit de donner corps à la lutte du continent noir contre ce fléau, particulièrement depuis la mise en œuvre du plan d'action arrêté lors de la première réunion intergouvernementale, tenue à Alger du 11 au 14 septembre 2002. « Le choix porté sur notre pays (pour abriter le centre, ndlr) est un témoignage de l'Afrique aux efforts fournis par l'Algérie dans son combat contre le terrorisme », a indiqué Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines lors d'une conférence de presse tenue hier à Djenan El Mithak. Selon le ministre, le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme a été accueilli favorablement par les organisations internationales et les pays partenaires de l'UA : l'ONU, Interpol, l'OTAN, le Comité du Conseil de sécurité contre le terrorisme (CTC), les Etats-Unis, des pays membres de l'Union européenne (UE), la Chine, la Turquie, l'Argentine, entre autres. Appelés à coopérer avec ledit centre, ceux-ci se feront représentés lors de la réunion du Palais des nations. En deux années, la convention d'Alger sur la prévention et la lutte contre le terrorisme a été ratifiée par plus de 40 pays africains. « La première convention à obtenir autant de ratifications », s'est félicité M. Messahel. De nombreux obstacles ralentissent toutefois son exécution, notamment le refus d'extradition de terroristes. « L'Union africaine a saisi tous les pays africains pour que chacun d'entre eux fasse son rapport sur la mise en œuvre de ce plan », a précisé M. Messahel, avançant l'absence d'assistance judiciaire entre certains pays de l'UA comme l'une des principales difficultés. « Pour des raisons d'incapacité, certains pays n'ont malheureusement pas mis à niveau leurs législations. L'une des fonctions du centre est justement de les amener tous à le faire », a poursuivi le conférencier. Financé par l'UA, le centre est en effet appelé à prendre en charge les missions du plan d'action dont les axes principaux s'articulent autour de l'assistance judiciaire mutuelle, l'échange d'informations sur les mouvements des groupes terroristes, l'amélioration des capacités techniques et scientifiques des Etats africains, la formation, le tout en concertation avec les partenaires internationaux. Une concertation qui risque, estiment des analystes, de butter sur un problème de fond : l'indentification des mouvements terroristes, à l'exemple des organisations palestiniennes classées en tant que tel par les Etats-Unis et l'UE, mais considérés comme des mouvements de libération nationaux par de nombreux pays. « Pour nous Africains, les choses sont claires sur ce point. La lutte pour l'autodétermination ainsi que la résistance à l'occupation étrangère ne sont pas assimilables au terrorisme », a répliqué le ministre. Quant à la décision du Maroc de geler sa participation à l'UA, pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), d'autant que le royaume chérifien n'est pas épargné par le terrorisme, le conférencier a précisé que ce pays peut prendre part aux travaux de l'union quand il le souhaite.