Le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme qui est un organe rattaché à l'Union africaine,(CAERT), basé à Alger, a organisé durant la journée d'hier, un séminaire sur le "contre-terrorisme en Afrique en Nord", avec la participation d'une quarantaine d'experts africains. Cette rencontre vise à identifier les "vulnérabilités" ainsi que les "réponses adéquates" à opposer à ce fléau dans la région. Les participants sont principalement les "points focaux" du centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme à Alger), organisateur de cette rencontre et qui est un organe rattaché à l'Union africaine. Un "points focal" est un responsable désigné par chaque pays membre de l'UA et des organisations régionales africaines pour être l'interlocuteur du CAERT sur les questions touchant à la sécurité. En outre le directeur du CAERT a souligné, mardi, la volonté des Etats africains de jouer un rôle actif dans la lutte internationale contre le terrorisme. "Nous sentons une vraie volonté des Etats africains de jouer leur rôle dans la lutte internationale contre le terrorisme de manière à ce que l'Afrique, qui est déjà confrontée à de nombreuses crises et conflits, ne soit pas aussi un sanctuaire pour le terrorisme international", a-t-il dit dans un entretien à l'APS. M. Diarra a ajouté qu'"il ne faut pas se voiler la face". "Il y a des régions africaines qui sont plus en contact avec les manifestations terroristes que d'autres : l'Afrique du Nord et la Corne de l'Afrique sont particulièrement concernées", a-t-il indiqué. Cependant M. Diarra a souhaité que le séminaire d'Alger puisse aider à "mettre au point des programmes de coopération, tant entre les pays africains qu'entre ces pays et leurs partenaires internationaux". Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a pour sa part, soulignéque l'Union africaine a intégré la lutte antiterroriste dans l'architecture africaine de paix et de sécurité. "L'Afrique a identifié la menace terroriste parmi les plus graves qui constituent pour elle des défis majeurs. C'est pourquoi l'Union africaine a, à juste titre, intégré la lutte antiterroriste dans l'architecture africaine de paix et de sécurité", a indiqué M. Messahel dans une déclaration à l'ouverture du séminaire sur le "contre-terrorisme en Afrique du Nord". Le ministre a relevé, dans ce contexte, que cet "important séminaire consacre une fois de plus la détermination de l'Afrique, et, en ce cas précis, d'une région africaine, située en son nord, à renforcer une coopération tout aussi qualitative que féconde dans le domaine crucial de la prévention et de la lutte contre le terrorisme". "Plus que toute autre en Afrique, la région de l'Afrique du Nord a été concernée par les exactions terroristes et ce douloureux vécu rend impératif une approche qui puisse participer du renforcement des capacités contre-terroristes des pays africains concernés", a affirme le responsable algérien. Abordant dans le même ordre d'idées la détermination de l'Afrique dans la lutte contre le terrorisme, le ministre a rappelé que cette détermination avait été initiée par un processus qui avait commencé à Alger en juillet 1999 par l'adoption par le 35ème sommet de l'Organisation de l'unité africaine de la convention de prévention et de lutte contre le terrorisme. Cette démarche avait ensuite été consolidée par l'adoption en septembre 2002 du Plan d'action d'Alger puis par le lancement solennel en octobre 2004 du Centre africaine d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT). La connexion entre le terrorisme et les réseaux de trafic et de contrebande en Afrique du Nord et ses "manifestations métastatiques" dans la région du Sahel ont été relevées par des responsables africains lors d'un séminaire à Alger. "La menace du terrorisme est globale sur le continent et elle s'appuie sur toutes les formes de crimes transfrontaliers", a déclaré le Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), M. Ramtane Lamamra. "Il ne peut pas y avoir d'actes terroristes sans falsification de documents, sans trafic de narcotiques et aussi l'exploitation de l'immigration clandestine, qui servent à leur financement", a-t-il expliqué, dans des déclarations à la presse en marge de ce séminaire sur le "contre-terrorisme en Afrique du Nord". Tous ces phénomènes "sont liés et une approche globale, non cloisonnée, non sélective, est la seule à-même de nous permettre de marquer des points" contre les réseaux terroristes, a-t-il affirmé. M. Boubacar Gaoussou Diarra, directeur du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), qui organise et accueille ce séminaire, a aussi évoqué le lien entre terrorisme et trafic. "Comme un cancer, le terrorisme, qui a frappé des pays d'Afrique du Nord, étend ses manifestations métastatiques dans les pays limitrophes (...), transformant la zone sahélo-saharienne, autrefois prisée pour la fierté et l'hospitalité de ses habitants et la beauté de ses paysages, en un vaste territoire où s'étendent d'étranges pratiques", a-t-il dénoncé .