Le précédent algérien a été le moteur de recherche sur un phénomène qui met en péril tout le continent. Une réunion intergouvernementale de haut niveau sur le terrorisme sera tenue, demain et après-demain, à Alger, a annoncé le ministre algérien des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Cette rencontre, a-t-il précisé, devrait permettre de lancer «solennellement» les activités du Centre africain de prévention et de lutte contre le terrorisme. La création de ce centre, premier du genre, a été décidée par les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis en sommet, à Addis-Abeba, en juillet dernier, et le choix de le baser à Alger a été fait par l'ensemble des diplomates présents, comme une «reconnaissance» à Alger en matière de lutte antiterroriste. Le centre sera inauguré demain et lancera ses travaux tout de suite après. Financé par l'Union africaine, avec l'aide de l'Union européenne, des Etats-Unis et de l'ONU, ce centre sera dirigé par une vingtaine d'experts. Le plan d'action d'Alger, adopté en septembre 2002, devra être lancé en même temps que la batterie de mesures concrètes concernant la police et le contrôle des frontières, ainsi que les volets judiciaire, financier, les échanges d'informations et la coordination aux niveaux local, régional et international. L'idée du centre a été lancée déjà, brute, lors du sommet de Durban en 2002, et pendant lequel il a été décidé de s'attaquer au terrorisme. Le secrétaire général, l'Ivoirien Amara Essy, avait alors dit: «Il y a un problème qui nous handicape, c'est la question du terrorisme. Il a fallu mobiliser la communauté internationale pour montrer que l'Afrique n'est pas un continent terroriste, mais un continent victime du terrorisme. Nous avons adopté beaucoup de résolutions contre le terrorisme et même un «code de conduite» et de bon voisinage, et un texte sur la prévention du terrorisme.» Deux ans après, Alger va donner réellement le coup de starter à ce projet, bien que les problèmes qui pointent déjà sont ardus et complexes. Souvent, les Etats africains ont affaire à un terrorisme qu'ils ne peuvent contrôler, ou qu'ils alimentent et nourrissent. Le problème du Darfour et des milices (presque) terroristes est d'une telle complexité, tout autant que celui du Mdjt tchadien, qui contrôle le vaste désert du Tibesti, et d'une multitude de groupes rebelles qui veulent en découdre avec des régimes totalement antidémocratiques. Mais, enfin, Alger aura à gérer un vaste projet où la coopération inter-étatique sera le seul garant de sa réussite.