Combien de fois faudra-t-il encore tirer la sonnette d'alarme sur l'image désolante qu'offre la ville de Tizi Ouzou pour attirer enfin l'attention des responsables à tous les niveaux ? Tout a été dit sur la nette dégradation de l'environnement urbain de la ville de Tizi Ouzou : les comités de quartier ont dénoncé à maintes reprises ce laisser-aller. Durant les campagnes électorales, les prétendants aux assemblées font de ce sujet un cheval de bataille. Dans la presse, le sujet est constamment évoqué. Mais la réalité est amère : le délabrement de la ville de Tizi Ouzou continue et l'état des lieux s'aggrave de jour en jour. Quoi de plus lamentable que de constater que la capitale du Djurdjura ne compte aucun trottoir digne de ce nom. Il n'y a pas un espace public ou un endroit réservé aux piétons qui est resté en bon état. La situation perdure depuis des mois, voire des années, sans que cela n'émeuve les autorités locales dont la mission pour laquelle ils sont rémunérés consiste à garantir un cadre de vie sain à la population. Pis, à la rue Abane Ramdane, au centre-ville, il y a eu ces derniers jours une opération semblable à une destruction volontaire de la voie publique. Un engin de travaux publics est passé et a défoncé les trottoirs des deux côtés pour, nous dit-on, la réfection de l'éclairage public. Mais depuis près d'un mois, les travaux peinent à démarrer et cela donne l'allure d'un chantier abandonné. Des tas de décombres jonchent, en revanche, le boulevard principal de Tizi Ouzou contraignant les piétons à marcher entre les voitures sur la chaussée, les trottoirs étant détruits. A la sortie ouest de la ville, sur la route d'Alger, c'est le même décor : des travaux de consolidation de la clôture de la cité 5 Juillet traînent depuis plusieurs mois, transformant le trottoir en un dépôt géant pour matériaux de construction avec toute l'insalubrité que cela provoque. Dans la ville des Genêts, il est clair que lorsque ce n'est pas les opérateurs privés qui défigurent le paysage en procédant à des constructions anarchiques ou en squattant des espaces publics, ce sont les autorités qui participent au massacre de l'environnement urbain en manquant de rigueur et de bon sens dans leur manière de gérer les affaires de la cité.