Une séance plénière consacrée aux questions orales a été organisée ce jeudi à l'APN. Les interrogations des députés ont concerné plusieurs secteurs, notamment ceux du travail et de la sécurité sociale, de la formation professionnelle, des finances et de l'énergie, dont les premiers responsables ont tous fait le déplacement à l'Assemblée, contrairement à la majorité des députés qui comme à l'accoutumée étaient absents. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, est revenu sur le projet du nouveau code du travail. Ce texte sera promulgué au courant de cette année et prévoit des articles sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel, sur le travail au noir et sur la protection des enfants employés dans le domaine de la publicité. Pour ce qui est du travail informel, le représentant du gouvernement a révélé que ce phénomène connaît une constante régression dans notre pays, représentant actuellement moins de 30% du marché du travail. « Le nouveau code du travail intervient dans le cadre de l'adaptation de la législation du travail aux derniers développements économiques et sociaux. Ce projet assurera la protection des droits du travailleur », a expliqué le ministre qui a remarqué que le nouveau code, qui comportera plus de 600 articles, consacrera un chapitre particulier à l'emploi des enfants dans le domaine de la publicité. « Nous avons estimé qu'il fallait mettre en place un texte de loi régissant ce domaine où un vide juridique est constaté, car ce créneau est nouveau en Algérie », a souligné M. Louh. Questionné par un élu sur la situation du centre de paiement de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) de Aïn Defla, le ministre a indiqué que les réformes en cours actuellement en matière de sécurité sociale visent à mettre l'accent sur la création de la caisse nationale de perception qui est une mesure supplémentaire pour améliorer les prestations de services. Pour sa part, El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, a révélé à l'assistance les changements opérés au niveau de la prime perçue par les stagiaires dans le domaine de la formation professionnelle. Actuellement, la prime des stagiaires est de 1500 DA, elle sera augmentée de 1500 DA pour atteindre les 3000 DA. « Cette mesure encouragera inévitablement les jeunes à choisir la formation professionnelle, notamment les métiers manuels recherchés sur le marché, tels que le bâtiment, l'agriculture, les travaux publics, l'artisanat et la pêche », a dit le ministre qui a expliqué le manque de main-d'œuvre qualifiée dans ces domaines par, entre autres, la vision négative qu'a la société du travail manuel et aussi par l'absence de facteurs d'encouragement. Il a précisé que la branche bâtiment et travaux publics a attiré, cette année, un taux de 15% des inscrits en formation professionnelle, dont le nombre s'élève à 190 000, alors qu'il ne dépassait pas 4,2% en 2003. Mourad Medelci, ministre des Finances, a, pour sa part, exclu l'ouverture de banques islamiques. A une interrogation portant sur l'interdiction de la création de banques islamiques sans intérêt usuraire (riba), il a indiqué que l'ordonnance n°03-11 relative à la monnaie et au crédit ne comporte pas des conditions spécifiques pour les banques islamiques. Ce texte, d'après lui, se rapporte à deux types d'institutions, en l'occurrence les banques et les établissements financiers. « Les banques désirant exercer en Algérie devront se conformer à la loi, mais elles pourront, si elles le souhaitent, placer sur le marché des produits financiers islamiques. Toutefois, elles resteront soumises aux règles prudentielles en vigueur. Il est exclu que des mesures préférentielles spécifiques à ce type d'établissements soient prises », a-t-il affirmé. Sur un autre sujet relatif à l'activité des agents de change, le ministre a souligné que celle-ci obéit à une réglementation rigoureuse et est régie par l'instruction de la Banque d'Algérie. Outre la présentation d'un dossier complet qui sera soumis à l'étude, « les personnes désirant créer un bureau de change doivent, en vertu de cette instruction, solliciter l'autorisation de la Banque d'Algérie, qui leur délivrera des autorisations dans le cadre de la loi à ces bureaux, dont l'activité sera soumise au contrôle de la Banque d'Algérie », a précisé M. Medelci.