Le nouvel an berbère est traditionnellement fêté dans la wilaya de Aïn Defla où réside une communauté berbère installée depuis des générations aussi bien en agglomération que dans les zones reculées, particulièrement celles frontalières de Cherchell, de Tipaza, de Damous où par les flancs du Zaccar. Un petit tour à Miliana, en ce jeudi ensoleillé, nous fera découvrir des commerces proposant toutes sortes de friandises, des fruits secs et la fameuse halwet Miliana en forme de boudin composée d'une mixture de raisin et darachides, une sorte de gomme au goût aromatique, et dont les enfants raffolent. Tout près de nous, une vieille dame drapée dans un haïk nous parlera des plats concoctés en cette occasion.Il s'agit surtout de « rechta au poulet ou à la viande » ou de « maârek coupés en lanières et arrosés de sauce ». Le soir venu, ce sont surtout les tout-petits qui se mettront joyeusement à quatre pattes pour recevoir des friandises jetées sur leur tête, et aussi des oranges, des mandarines dans une gassaâ ou djefna, un récipient symbole de richesse. Notre interlocutrice fera remarquer, sur un ton des plus superstitieux, que ceux qui célèbrent Yennayer seront à l'abri du besoin et couleront des jours heureux durant toute l'année. Cependant, il faut bien admettre que pour cette année, il n'y a pas eu foule devant les commerces en raison, diront des citoyens, de la cherté des produits et des bourses encore vides suite aux nombreuses fêtes de la fin de l'année 2006, à commencer par la rentrée scolaire, le Ramadhan, l'Aïd El Fitr et l'Aïd El Adha et la hausse des prix de certains produits à large consommation. Une situation, il faut le dire, qui a même fait oublier à beaucoup de ménager ce rendez-vous pourtant célébré dans plusieurs wilayas du pays.