Le bilan de la phase aller et les perspectives de la seconde manche du championnat étaient au menu de la réunion qui a regroupé le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, celui de la Ligue nationale de football (LNF), Ali Malek, et les présidents des clubs de division une et de superdivision, hier au Mercure. De nombreux présidents des clubs de l'élite (ESS, CABBA, CAB, MCO, ASMO, WAT) ont brillé par leur absence. Les dirigeants des deux structures (FAF et LNF) ainsi que ceux des clubs ont abordé plusieurs questions liées à la programmation, à l'arbitrage, aux droits TV, à la police d'assurance concernant les footballeurs étrangers qui font des tests avec des clubs algériens, à la fiscalité, aux infrastructures... Ali Malek, premier intervenant en sa qualité de président de la LNF, a déclaré : « La ligue, c'est vous, et vous c'est la ligue ! Tout se fait en concertation avec vous, mais le dernier mot revient à la ligue, sinon ce sera le souk. » Mourad Lahlou (président du NAHD) a demandé à Ali Malek de « transmettre aux clubs des notes et des informations afin d'éviter toute incompréhension et faire taire la rue qui nous demande des comptes à longueur de journée ou après une faute d'arbitrage ». Dans la foulée, le dirigeant nahdiste a soulevé un problème qui tient à cœur l'ensemble des dirigeants, à savoir la désignation des arbitres. Il a proposé à ce que « celle-ci (la désignation) soit faite à une date fixe de la semaine et publiée sur le site internet de la LNF afin d'éviter tout malentendu ». « On ne peut s'empêcher de penser que, parfois, il y a un délit d'initié, lorsque de petits malins et quelques proches ont l'information avant tout le monde », précise-t-il. Le président de la FAF, Hamid Haddadj, rétorque : « Je regrette de le dire devant vous, mais le problème des désignations, ce sont les dirigeants de club qui l'alimentent. Tout le monde joue aux apprentis sorciers et, malheureusement, cela retombe toujours sur la ligue et la fédération. Je l'ai vérifié à deux reprises cette saison. Des dirigeants balancent des noms d'arbitres sans discontinuer et parfois leur pronostic se révèle le bon. Est-ce la faute à la ligue si des dirigeants usent et abusent des probabilités et donnent parfois le bon nom ? Je ne le pense pas. Nous devons unir nos efforts pour faire obstacle à ce type de conduite et de comportement. A chaque fois qu'une équipe perd un match, les dirigeants se lancent dans une campagne de dénigrement et d'accusations de l'homme en noir. Je leur recommande à l'avenir de solliciter d'abord la commission compétente avant d'aller étaler leur colère dans les colonnes de journaux. Je ne dis pas que le corps arbitral est sain, je demande seulement à ce que les problèmes ne soient pas portés sur la scène publique avant qu'ils ne soient traités par la commission habilitée. » Hamid Haddadj a ensuite mis en garde les acteurs du football : « Nous sanctionnerons tous ceux qui se mettent en travers des règlements. Si vous remarquez un manquement de notre part, signalez-le ! Nous ne laisserons pas l'anarchie s'installer. Dans le cas contraire, vous prendrez le dessus et tout marchera de travers. » Le ton était ferme. Moh Chérif Hannachi (président de la JSK) a pris la parole pour proposer un moyen de lutter contre l'arbitrage décrié : « Faisons comme les Tunisiens qui décortiquent la prestation de l'arbitre et montrent ses fautes et ses bonnes décisions. C'est une méthode qui a fait ses preuves. » Hamid Haddadj saisit cette opportunité pour annoncer « la mise en place prochaine d'une structure qui gérera ce volet ». « Il y aura un renforcement du suivi des arbitres et une personne compétente sera bientôt désignée pour cette tâche. On installera une commission d'évaluation des arbitres », expliquera-t-il. A la question posée par Hannachi au sujet du pactole versé aux clubs sur les droits de retransmission, plus particulièrement sur le contrat ART, le président de la FAF lui répond : « L'idée de demander une revalorisation du montant des droits TV versés par la chaîne ART est en cours. Nous ne désespérons pas d'obtenir une substantielle augmentation. » Saïd Allik (président de l'USM Alger) a saisi l'occasion de la présence des présidents de club pour annoncer son « retrait de la présidence du forum des présidents de club » et développer ses idées sur la situation du football et les solutions qu'il préconise pour son redressement : « Je ne suis pas optimiste pour l'avenir de notre football, car les problèmes sérieux – financement, fiscalité, infrastructures – ne sont pas pris en charge. Je ne palpe aucune volonté d'améliorer la situation. » Le président de la FAF le rejoint et ajoute : « La situation se détériore depuis vingt ans. Seul un programme étalé sur dix ans peut nous permettre de la redresser. » Il fera savoir que le projet de la refondation du football discuté avec le chef du gouvernement en 2002 par l'ancienne direction de la FAF, dirigée par Mohamed Raouraoua, peut être relancé une seconde fois. Face à l'inquiétude de ses partenaires au sujet du financement, il annonce : « La fédération est en contact avec un sponsor et espère conclure prochainement avec lui. Il s'intéresse au championnat et se déclare prêt à apporter sa contribution financière. Dans un mois, on sera fixé sur la question. » Kheiredine Zetchi (président du PAC) soulèvera pour sa part quelques questions pertinentes, à savoir « que prévoit la réglementation en matière d'assurance et de couverture médicale des joueurs étrangers qui effectuent des tests chez nous et doivent-ils être assurés avant de signer le contrat ? Et à partir de quelle journée la LNF installera l'unicité du coup d'envoi des rencontres ? » Concernant la première question, le président de la FAF lui a demandé de faire des propositions écrites afin de statuer. Pour la seconde question, c'est Ali Malek qui a répondu. « A partir de la 26e journée, toutes les rencontres auront lieu le même jour et au même horaire. Il n'y aura aucune exception », précise le responsable de la LNF. Nouredine Laklak (président du MOB) a été le dernier intervenant en proposant la « mise en place des statuts des clubs professionnels ». Un vaste programme que Hamid Haddadj a promis d'aborder avec l'intéressé en d'autres occasions.