Dans le cadre de l'événement « Alger, capitale de la culture arabe », dont le coup d'envoi a été donné le 12 janvier, nous avons approché le responsable du département musique, Abdelkader Bendamèche, qui s'attelle, avec son équipe, à mettre en place un programme qui s'articule autour de trois opérations-phare. L'événement s'est ouvert officiellement le 12 du mois en cours, quelles sont les productions que la commission musique a préparées ? L'année est longue et notre préparation s'articule autour d'un programme qui doit être mis en relief lors de cet événement. Un programme d'action qui, je dois le souligner, s'inscrit dans la durée et ne se limite pas seulement à l'événement. Peut-on connaître en résumé les grandes opérations du département que vous chapeautez ? Il y aura des spectacles durant l'année 2007, au cours de laquelle des associations et des troupes de genres musicaux nationaux et des pays hôtes prendront part avec, bien entendu, des rencontres autour de thèmes relatifs au domaine musical. Cela étant, nous avons jugé bon de mettre en place un canevas autour de trois opérations-phare. Il s'agit du dossier relatif au patrimoine musical qu'il faudra déterrer. Cette initiative, qui vise à justifier la mémoire et non à figer la société, se résume dans la réédition d'œuvres d'une centaine d'interprètes qui ont marqué la musique algérienne depuis cheikh Hamada, cheikha Titma, Maalma Yamna, Dahmane Benachour, Fadila Dziria, Hadj M'hamed El Anka jusqu'à Hadj El Hachemi Guerrouabi en passant par Sadek Bedjaoui et M'hamed El Kourd, pour ne citer que ceux-là. Un premier lot de supports CD de la musique représentative algérienne dans les genres andalou, chaâbi, kabyle, chaoui et bédoui sera mis sur le marché au courant du mois de mars. Aussi, pour faire revivre ce patrimoine musical, méconnu par la jeune génération, nous avons convenu qu'une partie de ces œuvres soit reprise par de jeunes chanteurs qui se relayeront sur scène à l'occasion pour faire revivre les moments d'antan. Le second dossier a trait à l'organisation du XIXe congrès international de la musique que l'Algérie aura l'honneur d'organiser au courant de l'année. Enfin, le dernier axe sera consacré à la formation musicale. Il y aura des résidences, une sorte de grands master class qui aura la charge, au terme d'un stage pratique, de réaliser une production mixte qui sera présentée au public. Pouvez-vous nous mettre au parfum de ces productions ? Notre souci est de mettre en avant le patrimoine qui unit les pays participants dans la diversité des genres musicaux. Il y aura une production dans le genre musique sacrée sur lequel plancheront des musiciens algériens et tunisiens, une production algéro-égyptienne consacrée à la musique symphonique, une œuvre chorégraphique animée par un ensemble algéro-syrien, une composition andalouse concoctée par un orchestre algéro-marocain, un travail mixte qui regroupera des musiciens algériens et jordaniens dans le genre bédoui, enfin une réalisation consacrée à la musique jeune contemporaine algéro-libanaise. En somme, un éventail de spectacles qui aura lieu avant le mois de juillet 2007. Pensez-vous que cette opération permettra la redynamisation du volet musical, notamment dans son aspect relatif à la recherche ? En effet, l'événement culturel n'est pas une fin en soi. L'argent et la volonté qui seront mobilisés ne serviront pas seulement à réaliser les productions que nous préparons, sinon un tremplin pour les années à venir. Notre démarche s'inscrit, au risque de me répéter, dans la durée. Aussi, je pense que l'événement, à travers l'organisation de spectacles, de conférences-débats et de congrès, offrira l'opportunité de cerner les mécanismes qui font défaut, notamment en matière de communication, d'édition, de patrimoine et de recherche où nous accusons, faut-il rappeler, un retard. Nous espérons qu'il sera un fil conducteur pour les musicologues, chercheurs, musiciens, etc.