Des échauffourées ont éclaté dans la matinée d'hier sur la route menant à la cité 196 Logements (Meguenouche) de Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem. La raison en est la mort d'un homme, âgé de 33 ans, après avoir été écrasé par un camion alors qu'une fillette de 8 ans est toujours dans le coma. L'homme, imam de son état, a laissé une famille composée de deux enfants. Le camion de petit tonnage, propriété de la commune, venu charger les ordures, a amorcé un virage dangereux sur une route en pente et s'est renversé sur le bas-côté. Les deux victimes, venues des habitations situées en bas du lotissement Meguenouche, se sont retrouvées sous le camion de marque Sonacom. Le bilan aurait été plus lourd n'était la présence d'un engin (Poclain) qui a retenu le camion dans sa course folle. Une école primaire et un collège se trouvent non loin de la décharge sauvage. S'étant déplacé sur place en compagnie du wali délégué de Bir Mourad Raïs, le P/APC de Birkhadem n'a fait qu'attiser les tensions avec ses déclarations jugées « trop effrontées ». Les citoyens assurent que le maire n'a pas respecté leur douleur et les aurait même « insultés ». Devant « tant d'arrogance », des jeunes se sont déplacés à l'annexe de l'APC de Birkhadem mais ont été obligés de rebrousser chemin. Ces mêmes jeunes, excédés, ont fermé à la circulation automobile la route menant vers Birkhadem. Ils ont brûlé des pneus et bloqué la circulation pour un moment. Les forces anti-émeute sont intervenues. La tension était toujours à son comble en fin de matinée. Pour les protestataires, les accidents ne se comptent plus dans leur cité appelée communément « Je m'en fous », à cause des réponses que réservent les responsables locaux à leurs doléances. En raison des coupures répétitives quant à l'alimentation en eau potable pendant plus d'un mois, une citerne « ramenée en secours » a fauché pas moins de quatre personnes sur sa route. Les griefs retenus contre les élus locaux ne sont pas des moindres. Le raccordement du lotissement au gaz s'est fait pour les coopératives alentours alors que leur quartier, se trouvant au milieu, n'est pas concerné. Ceux qui en souffrent le plus sont les élèves de la nouvelle école primaire et du collège. Le comité de quartier a exigé, à maintes reprises, des autorités locales qu'une mosquée soit construite à l'emplacement même où s'amoncellent les détritus. Aucune réponse n'a été donnée, affirme-t-on. L'éclairage aussi est inexistant dans les lieux qui ont trop souffert des affres du terrorisme. Par rapport aux affirmations des élus, les citoyens disent détenir des décisions délivrées par la wilaya d'Alger en 1986.