Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Une ambiance des grands jours a égayé hier la toute nouvelle cité Tahar Bouchet située à Tixeraïne. Ces nouveaux bâtiments flambant neufs ont connu une effervescence extraordinaire à l'occasion du relogement des 205 familles de Diar Echems. Ces familles qui vivaient dans des taudis et des baraques indécentes viennent ainsi de vivre un rêve qu'elles croyaient irréalisable pour le restant de leurs jours. Il faut dire que, pour nombre de ces pauvres familles qui ont passé une dizaine d'années sous des toits en tôle et sous le froid hivernal et la chaleur suffocante de l'été, l'espoir d'une vie meilleure demeurait tout simplement une utopie. Mais ce désespoir a été dissipé et ce, lorsque la wilaya d'Alger a finit par exaucer leur vœu le plus cher. En effet, après des années de tourmente et de colère, ces 205 familles de Diar Echems ont reçu hier les clés d'une nouvelle vie. Désormais, ces hommes, ces femmes et ces enfants habiteront de nouveaux logements, des appartements pourvus de toutes les commodités. C'en est fini de cette existence cauchemardesque rythmée par les maladies, les privations et la misère. En leur attribuant un logement, les pouvoirs publics ont redonné un sens à la vie de ces familles. C'est dans ce contexte que, depuis le début de la matinée d'hier, des camions mobilisés par l'APC d'El Madania, chargés d'affaires et de meubles, ont occupé toute la route qui mène du parc d'attractions et de loisirs de Ben Aknoun jusqu'au centre de Tixeraïne. Au bas des nouveaux bâtiments, peints en blanc et orange, de la cité Taharbouchet, les familles de Diar Echems se sont retrouvées dans une atmosphère de fête et de joie indescriptible. Des youyous fusaient de partout, des larmes d'émotion noyaient les regards. «Je n'oublierai jamais ce moment exceptionnel. Lorsqu'on m'a remis les clés de mon appartement, j'ai failli m'évanouir. Je me suis dit que c'était trop beau pour être vrai. Je suis surtout heureuse pour mes enfants qui pourront enfin recommencer une nouvelle vie», confie avec un joli sourire une mère qui serre très fort son bébé dans ses bras. Cette maman qui a passé plus de dix ans de sa vie dans une baraque de fortune a connu toutes les galères. Des infiltrations d'eau jusqu'aux infections dangereuses, elle garde dans sa chair comme dans son âme des blessures béantes causées par tant de détresse. Hamza, 26 ans, lui aussi avoue ne pas croire encore à ce rêve qu'il est en train de vivre. «Jamais je n'aurais cru qu'on allait un jour nous reloger», dit-il sans ambages. «Mais maintenant je peux dire que je suis un citoyen comme les autres. Croyez-moi, dans ma vie, je n'ai connu que les taudis. Et quand j'ai vu notre nouvel appartement, je me suis écroulé tellement l'émotion m'a envahi. Avec un logement décent, je peux enfin goûter au sommeil comme tout être humain», affirme-t-il encore. De son côté, Tahar Souissi, directeur général de l'OPGI de Dar El Beida, assure que tout sera fait pour que la cité sauvegarde son cadre de vie agréable. Pour ce faire, un gérant de cité a été nommé par l'OPGI. Ce dernier s'efforcera de sensibiliser les nouveaux occupants sur la propreté des lieux et la protection du mobilier public. Il répondra également à leur sollicitation à tout moment. Il est à signaler également que le nettoiement des cages des blocs de cette cité qui comprennent des appartements F2 et F3 relèvera des services d'une microentreprise affectée à cette tâche. C'est dire si tout a été prévu pour garantir le bien-être des habitants de Diar Echems dans leur nouveau lieu de résidence. Soulignons enfin que cette opération de relogement a touché les familles qui logeaient, depuis des années, dans des habitations précaires au milieu de la cité de Diar Echems. Cette opération se poursuivra encore durant trois jours et verra le relogement, mardi prochain, de 307 autres familles, habitant cinq immeubles de la cité Diar Echems, dans des appartements à Djenane Sfari (Birkhadem).