De source sûre, nous apprenons qu'une enquête a été diligentée par la police de Ténès, de concert avec le procureur de la République, pour faire la lumière sur l'incendie ravageur survenu vendredi dernier au centre de l'enfance assistée de la ville et qui avait causé la mort de quatre pensionnaires, dont trois femmes, âgés entre 72 et 77 ans. Les enquêteurs, assistés par les éléments de la police scientifique, s'étaient rendus immédiatement sur les lieux pour faire le constat et entamer leurs investigations afin de déterminer l'origine du sinistre et d'en situer les responsabilités. Pour rappel, le feu s'est déclaré vendredi à 22h, dans un bloc en préfabriqué abritant à titre provisoire huit personnes âgées sans domicile fixe (SDF). Seules quatre d'entre elles, âgées de 60 à 73 ans, ont pu être sauvées et transférées au centre des personnes âgées de Chlef. En plus de leur âge avancé, les victimes, originaires de la région et souffrant de handicaps physique et mental, avaient été placées dans ce centre en raison de l'inexistence de structures d'accueil spécialisées dans la wilaya. Surprises dans leur sommeil par les flammes, elles sont mortes calcinées avant même l'arrivée de secouristes, ce qui met en évidence l'absence des agents censés les assister en permanence, compte tenu de leur handicap physique, selon plusieurs sources. Les quatre autres pensionnaires n'ont dû leur salut qu'à l'intervention rapide des agents du centre de l'enfance assistée. Ils n'ont pas été touchés, mais ils ont subi un traumatisme psychologique qui a nécessité l'intervention de psychologues. En dépit de la mobilisation des moyens de la Protection civile, les locaux en bois qu'ils occupaient ont été entièrement ravagés par le feu, dont l'origine n'a pas encore été précisée. Mais à en croire certains agents de l'établissement rencontrés sur les lieux, le sinistre aurait été provoqué par une résistance électrique, ajoutant que le pavillon d'accueil était totalement dépourvu d'appareils de chauffage. A cela s'ajoute la précarité des conditions d'accueil des victimes et de tous les pensionnaires de l'établissement en question. Pendant que les autorités locales s'enorgueillissent d'avoir bénéficié d'une somme colossale de 137 milliards de dinars pour le développement local, de 1999 à 2006, des personnes en détresse étaient livrées à elles-mêmes et maintenues dans des lieux précaires depuis plusieurs années. Seront-elles amenées à rendre des comptes pour cela ?