Les passagers nationaux et étrangers parmi lesquels se trouvent des français et des espagnols s'impatientent déjà, car l'annulation du vol plane et les voyageurs qui se préparent à passer la nuit glaciale sur les bancs de l'aérogare scrutent depuis un bon moment un endroit aménagé pour s'installer dans l'enceinte de l'aéroport, en vain. Minuit passé, les voyageurs, à bout, commencent à protester énergiquement contre le retard et exigent la présence d'un responsable de la compagnie pour parlementer avec lui. Un agent se pointe et présente confus ses excuses pour cette situation. Au bout d'une demi-heure, il revient et annonce qu'un avion est enfin prêt pour embarquer les voyageurs de Béchar et Tindouf, lequel arrivera dans la capitale du sud-ouest à 2h30. Parmi ces touristes étrangers, une femme, sans doute par courtoisie, déclare qu'ailleurs c'est pire. « Non madame, rétorque un passager algérien, mettant au rancart le nationalisme, il n' y a pas pire qu'Air Algérie qui malmène depuis toujours ses clients avec ses éternels ses vols irréguliers, ses horaires indus et vols retardés sinon annulés. » Ce citoyen outré aimerait savoir, déclare-t-il, comment le ministre des transports conçoit-il le tourisme chez nous lorsque les vols d'Air Algérie ne sont presque jamais réguliers, sans parler des autres inconvénients (relevant de la compétence du ministère du tourisme) vécus au niveau des structures hôtelières qui, pour la plupart, ne répondent pas aux normes minimales requises. L'accueil à Béchar pour le groupe de touristes étrangers ne fut pas aisé. L'agent de la PAF chargé du contrôle des formalités exige qu'on lui ramène le nom du chauffeur chargé de conduire ces touristes en ville et l'immatriculation de son véhicule. Un groupe de hadjis de Tindouf en provenance de Médine (vol direct) est, nous a-t-on dit, resté bloqué à Béchar pendant trois jours pour rejoindre Tindouf, faute de moyens de transport aérien. Pourtant, la compagnie Air Algérie dispose d'un potentiel humain d'encadrement dynamique et efficace. Le personnel de la compagnie, nous dit-on, n'est responsable ni de l'élaboration du programme des vols, ni des retards, ni des annulations des vols et encore moins de la disponibilité des aéronefs. La décision, fait-on remarquer, pour redresser la compagnie du naufrage et sauvegarder son image ternie, se trouve entre les mains des décideurs, en l'occurrence le ministère des transports.