L'association pour la protection des droits des malades (APDM) de la wilaya de Sidi Bel Abbès s'est dite « consternée » en prenant acte des déclarations simultanées faites à travers la presse écrite par un groupe de chirurgiens du service de chirurgie générale du CHU de Sidi Bel Abbès et par leur ex-chef de service. « Dans le respect de la noble profession, les états de fait dénoncés par les deux protagonistes touchent la dignité du malade hospitalisé, car le médecin est au service du citoyen et de la santé publique. Il exerce sa noble mission dans le respect de la vie humaine », précise l'APDM. Pour rappel, les révélations sur l'existence au sein du service de chirurgie d'une thérapeutique à deux vitesses, l'une classique pour les malades hospitalisés dits « ordinaires » et l'autre améliorée, c'est-à-dire de pointe, pour les malades privilégiés, a provoqué un véritable tollé dans le milieu médical. L'ex-responsable du service chirurgie avait, la semaine dernière, évoqué le « détournement » de malades du service vers les cliniques privées, avec négociation de la prestation. « Dans les deux cas, pour le malade hospitalisé, en tant que personne faible de par son état, sa dignité n'a pas été respectée », s'insurge l'APDM. L'association pour la protection des droits des malades, tout en étant au dessus de la polémique, tient ainsi à rappeler que le médecin de par sa fonction noble, doit « respecter tout les malades, dans leur autonomie, leur volonté, sans aucune discrimination par rapport à leur état social ». Il intervient, ajoute-t-elle, pour les protéger s'ils sont affaiblis, vulnérables ou menacés dans leur intégrité ou leur dignité. Aussi, il donne ses soins au démuni et à quiconque le lui demande. « Il (le médecin) ne se laissera pas influencer par la soif de gain ou de gloire. Tels sont les principes cardinaux de la loi 85-05(protection et promotion de la santé), du code de déontologie médicale (décret exécutif 92-276) et du serment d'Hippocrate », rappelle l'association de protection des droits des malades. Ainsi, devant une telle situation « regrettable », qui touche à l'« honorabilité » du malade, l'APDM interpelle le conseil de déontologie à s'autosaisir, de même que les institutions de la République pour diligenter une enquête et prendre les mesures qui s'imposent. On vient d'apprendre, par ailleurs, que ladite association a également saisi le Conseil national de déontologie médicale (CNDM) au sujet de cette affaire.