En raison d'un bras de fer dû à la charge de travail qu'il considère insoutenable, les maîtres assistants du service de chirurgie générale du Chu Abdelkader-Hassani de Sidi Bel-Abbès ont observé quelques heures d'arrêt de travail durant les journées de mardi et mercredi derniers et ce, en assurant un service minimum. Il s'agit en fait et surtout, selon certains protestataires, que le recours à cette action de protestation est motivée par le fait que leurs revendications portant sur le départ du chef de service de chirurgie générale n'ont pas été sérieusement prises en charge. L'autre grief avancé par les maîtres assistants est lié au nombre des opérations chirurgicales, une douzaine, qu'ils effectuent par jour. Dans ce registre, un maître assistant, qui s'est refusé pour l'instant de s'étaler sur le conflit qui les oppose au chef de service, nous a déclaré qu'une réunion regroupant l'ensemble des maîtres assistants exerçant au sein du service de chirurgie est prévue durant la journée de vendredi. Il est question d'examiner les actions à suivre pour satisfaire leurs revendications et ensuite une plate-forme de revendications qui devait remise à l'ensemble des représentants de la presse. Ainsi, il a aussi fait savoir que “puisque rien n'a été fait, il nous restait que cette alternative de protestation pour interpeller, une nouvelle fois, les responsables car notre revendication ne souffre d'aucune ambiguïté”, a-t-il clamé tout en mettant en exergue également les conditions qu'il considère intenables dont lesquelles se morfondent ses confrères dans l'exercice de leur travail. “La corporation s'engage à durcir son mouvement de protestation si aucune issue n'est trouvée pour satisfaire nos revendications”, conclut notre interlocuteur. Par ailleurs, le professeur Boubekeur, chef de service de chirurgie générale, que nous avons pu joindre hier par téléphone, estime qu'“au moment où la nouvelle politique de santé est axée vers une meilleure prestation de la qualité des soins, les maîtres nous ont surpris par ce comportement, car rien ne présageait une telle action qui mettrait en péril les malades en attente d'être opérés et d'affaiblir le service au profit du secteur privé”. Il déclare : “S'agissant du travail, le service compte 16 chirurgiens et tous les équipements nécessaires pour effectuer 12 opérations/jour et une meilleure prise en charge des malades. Donc, en ma qualité de premier responsable du service, je veille à ce que la rigueur dans le travail soit de mise et chacun doit assumer ses responsabilités.” Le professeur Boubekeur, qui semble décidé à maintenir la discipline au sein du service chèrement acquis au prix du sacrifice, persiste et signe : “Que les choses soient claires, car avec les moyens dont nous disposons, je n'accepterai jamais que des patients attendent des semaines pour se faire opérer. Donc pas question de quatre opérations/jour qu'ils revendiquent. Nous continuerons à travailler avec 12 opérations par jour !” Pour sa part, la directrice générale du CHU, contactée par nos soins au sujet de la tension qui règne au sein dudit service, a daigné nous recevoir. Elle a d'emblée nié l'existence d'un tel conflit entre les maîtres assistants et leur chef de service. “Si tel est le cas je serai la première à le savoir, pour votre information. À l'instant où je vous parle, tout se déroule bien. Le programme de samedi a été établi et aucune des deux parties soi-disant en conflit ne m'a saisie par écrit sur cette situation. En tout cas, des questionnaires seront remis dès ce samedi aux chirurgiens qui auraient observé des arrêts de travail”, précise-t-elle. B. AZIZ