Selon les habitants de la cité des 60 Logements de Ben M'hidi (est de Skikda), les coupures constantes et prolongées dans l'alimentation en eau potable, AEP, dont la qualité a été jugée douteuse (eau rougeâtre et saumâtre) font partie de leur quotidien. « Nous sommes obligés de recourir à des citernes d'eau que nous payons à 700 et même 1000 DA pour alimenter nos foyers, sans compter les innombrables jerricans trimbalés dans les voitures », a déclare l'un d'entre eux. Les ménagères parlent, quant à elles, de la qualité de l'eau : « Elle est rouge. Elle ne convient, ni au linge, ni à la vaisselle, ni à aucune tache ménagère », rapporte une femme de la cité. Ce phénomène touche également la cité Benhamouda et les Camps Elder et Kellogg (Oued Ksob). Des témoignages recueillis sur les lieux expliquent cette situation par le fait que les canalisations ne seraient pas conformes aux normes, car elles seraient faites avec des pipe-lines. Cette situation laisse place au doute, à la peur des MTH. Les habitants vont jusqu'à dire :« On ne connaît pas l'origine de cette couleur et on ne sait pas si c'est de la boue ou de la rouille, l'eau n'est même pas bonne pour arroser les jardins dont la terre prend une couleur rougeâtre. » D'autres habitants imputent cette couleur « aux nombreux piquages clandestins de quelques agriculteurs, ce qui fait pénétrer le sable rouge à l'intérieur de la canalisation ». Exaspérés par la situation, qui s'est aggravée ces derniers mois, les habitants ont décidé d'agir. Une pétition est en train de circuler et les habitants entendent même recourir aux services d'un huissier de justice pour appuyer leur thèse. Ils accusent l'Algérienne des eaux (ADE) et mentionnent dans leur écrit l'inexplicable coupure d'eau qui dure depuis environ un mois, mais aussi le refus catégorique de s'acquitter de leurs factures, au motif que l'eau est impropre à la consommation. Contacté, M. Bouzitoune, chef du centre de l'Algérienne des Eaux de Skikda, décline toute responsabilité dans cette affaire et déclare cela : « L'eau que nous servons à cette cité est potable et les habitants n'ont pas à dire le contraire, ils n'ont aucune prérogative à dire que l'eau n'est pas potable. Nous ne sommes pas responsables de la distribution au niveau des chalets, c'est aux résidents d'entretenir leur bâche à eau et les conduites existantes, puisque le problème est là ». Et d'ajouter : « Nous alimentons les résidents de la cité des 60 logements continuellement il n'y a jamais eu de coupure d'eau. »