Les multiples cas d'asphyxie par le gaz du monoxyde de carbone demeurent les faits divers les plus marquants relatés par la presse depuis le mois de décembre dernier. Le phénomène a atteint des proportions alarmantes depuis quatre ans, où les services de la Protection civile sont appelés à intervenir fréquemment durant la période s'étalant entre décembre et mars. Alors que l'année 2005 a vu le recensement de 34 interventions, celle de 2006 a enregistré 24 cas. Une baisse à ne pas prendre comme un indice rassurant, car il faudra rappeler que l'hiver a tardé à se manifester en 2006. Le bilan est tout de même inquiétant et aurait pu être catastrophique car 47 personnes ont été sauvées in extremis alors que l'on déplore la mort de deux jeunes dans la localité de Békira. La semaine de l'Aïd El Adha a été bien remplie. Des familles à Boussouf, Massinissa et Ziadia ont échappé à une mort certaine. Pour les services de la Protection civile qui restent sur le qui-vive pour le premier trimestre de l'année en cours, la tâche reste des plus ardues car les causes qui produisent les mêmes effets sont toujours là. L'insouciance des citoyens qui négligent au péril de leur vie les consignes d'exploitation prodiguées par Sonelgaz. Nombreux sont les consommateurs qui ne respectent pas les normes de conformité exigées pour l'installation des équipements de chauffage, des chauffe-bains et autres appareils à gaz. La part de responsabilité de certains propriétaires de maisons apparaît surtout lors des travaux de raccordement au réseau du gaz de ville effectués par de simples plombiers. Par ailleurs, l'absence d'un quelconque contrôle de la part des services de la direction du commerce a encouragé la prolifération de chauffages à butane non conformes aux normes de sécurité. Il faudra tout de même soulever que les défaillances constatées dans les cheminées devant assurer l'évacuation des gaz brûlés dans les immeubles de certaines unités de voisinage de la nouvelle ville Ali Mendjeli sont montrées du doigt. Malgré les rapports remis aux directions concernées par la Protection civile, les lacunes persistent toujours et risqueront de faire d'autres victimes.