Si le froid n'a pas fait de victime en ce début d'hiver, la façon de se chauffer de certains citoyens sans respect des conditions de sécurité est la cause d'innombrables drames. Et la saison du froid n'est qu'à ses débuts. Au manque d'aération dans les habitations, s'ajoute le recours à des appareils électroménagers non adaptés ou, pire, de contrefaçon. Depuis le début de ce mois, 6 personnes, âgées entre 5 et 50 ans, ont été victimes d'asphyxie au monoxyde de carbone. Si la vie de certains est aujourd'hui hors de danger, le cas est différent pour les autres. C'est le cas de ce quinquagénaire et de sa mère retrouvés morts, dimanche dernier, dans leur maison à Constantine, ou encore de ce père et de son fils décédés quelques jours avant à Batna, victimes eux aussi du monoxyde de carbone. Ce dernier, hautement toxique, se révèle plus dangereux que le gaz carbonique du fait qu'il est indétectable, car inodore, indolore. Cela explique, sans nul doute, le nombre sans cesse en augmentation des victimes asphyxiées après son inhalation, même à faible quantité. Une réalité confirmée par les éléments de la police scientifique lors de leur intervention sur les lieux du drame qui a endeuillé dimanche dernier la famille Slimani. Les enquêteurs, premiers présents sur les lieux, n'ont relevé aucun indice pouvant conclure à la mort suite à l'inhalation de monoxyde de carbone. Ces deux décès ne sont pas un cas isolé, puisque quatre personnes, dont deux d'une même famille, sont mortes à Batna, 48 heures avant, après inhalation de cette substance. En effet, âgés de 96 et de 46 ans, le père et le fils ont été retrouvés morts, le 16 décembre dernier, à cause du monoxyde de carbone. La veille, deux autres corps sans vie avaient été découverts à Barika, un homme âgé de 24 ans et une femme de 32 ans. Si certains n'ont pu échapper à la mort, d'autres ont survécu mais avec des séquelles physiques et psychologiques à vie. C'est le cas à Bordj Bou-Arréridj où des enfants âgés de 5, 6 et 7 ans, membres d'une même famille, ont été sauvés in extremis, après l'intervention des éléments de la Protection civile dans leur maison située à la cité des 260-Logements. La même journée, une famille entière a échappé à la mort, après avoir inhalé, pendant son sommeil, du monoxyde de carbone. Au total, 11 personnes sont mortes depuis le début de l'année 2008, dont 6 durant le seul mois de décembre. Lynda Nacer