Contre toute attente et au moment où le bureau reprenait ses assises, la nouvelle de la démission des membres de la section syndicale du CNES à Constantine est tombée hier. Une démission que personne n'espérait, y compris dans le camp des dissidents, « au moment où la position du bureau est devenue extrêmement forte où le climat s'est assaini et les choses devenues faciles ». Le bureau dirigé par Khaled Bessila a entériné, hier, la décision en expliquant dans une déclaration signée par les cinq membres du bureau les raisons de cette décision. Remontant la genèse des troubles organiques qui divisent la section depuis le clash survenu en mai 2006 et les divergences au sujet de la poursuite ou non de la grève des enseignants, la déclaration rappelle d'abord « la promesse solennelle faite lors de la dernière AG que le CNES ne sera ni bradé ni livré à n'importe qui dans le noir. Nous tiendrons jusqu'à ce que la situation soit claire pour tout le monde, pour passer le flambeau au collectif des adhérents ». Quelques jours à peine après le non-lieu prononcé par la justice en faveur du coordinateur local, et avant cela un verdict favorable aussi dans l'affaire opposant la section au rectorat de l'université de Constantine, le bureau semble s'être défaussé d'un certain nombre d'ennuis alors que les prises de bec avec les dissidents ne sont plus d'actualité. « Aujourd'hui, ajoute la déclaration, il y a eu suffisamment de décantation et suffisamment de recul pour que chacun sache qui est qui. Nous estimons que nous avons plus à redouter que les enseignants soient abusés. » Une note de regret accompagne le texte concernant le manque de conscience de la part des adhérents d'une responsabilité individuelle dans la décision et dans l'action. « Il n'y a rien de plus surprenant que de voir des universitaires ‘‘assistés'' dans leur opinion. » Les démissionnaires n'ont pas manqué non plus de tirer sur des délégués dissidents animés seulement par « des luttes intestines, étroites et insensées,… la reconfiguration de l'appareil CNES » en oubliant le but. Le prochain congrès crée un enjeu et suscite les préparations pour le positionnement, un jeu dans lequel les démissionnaires se disent désintéressés. Cependant, la nouvelle situation va certainement ajouter aux ennuis du bureau national. Contacté, hier, Ali Boukaroura, numéro un du CNES, a reconnu que ça va être difficile de gérer la situation à Constantine à 70 jours du congrès national. Il s'est dit contre cette démission même si elle était prévisible, mais au cas où elle est acceptée, il serait dans l'obligation de désigner un bureau provisoire pour préparer une AG élective. Par ailleurs, l'un des membres de la coordination locale dissidente, M. Benelhadj, a exprimé son étonnement devant cette décision qu'il a dit « surprenante et contradictoire par rapport à ce qui s'est passé avant ».