Le président du bâtonnat d'Alger, Me Sillini, a qualifié, hier, lors du forum de Algérie News à l'hôtel El Aurassi, à Alger, de « scélérates et liberticides les dispositions apportées » à l'article 273 du code de procédure civile et qui ont trait à « l'autorisation du juge ou du procureur à emprisonner un avocat ». « Ces dispositions sont contraires à la Constitution », regrette-t-il. Avant de pointer un doigt accusateur sur les parqueteurs ayant rédigé ces amendements qu'il qualifie de « parqueteurs ayant un penchant répressif pour les avocats ». Cependant, de son avis, le Conseil de gouvernement n'allait pas faire passer ces dispositions. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, leur a promis, a-t-il dit, de retirer ces dispositions avant qu'elles n'atterrissent à l'APN. Car, au yeux de Me Sillini, « si ces dispositions passent, ce sera le retour de l'Algérie en arrière ». Par ailleurs, c'est un tableau noir qu'a dressé Me Sillini sur la profession d'avocat. Une profession qui, faut-il le signaler, se trouve toujours sans statut. Cette situation difficile, il l'a résume dans « le blocage assujetti à la gestion de la profession ». Dans la foulée, Me Sillini regrette que « le Conseil des avocats n'ait pas fait face à ses devoirs ». A ses yeux, la profession ne s'est ouverte ni sur le plan de la compétence ni sur le plan de la morale. En somme, Me Sillini explique les raisons de la régression qu'a subie la profession par « l'effet du surnombre d'avocats et de l'absence de moyens ». Au sujet du nombre, Me Sillini évalue à près de la moitié qui ne seraient plus dans la fonction. « Dans le tableau des avocats, 3285 inscrits auxquels s'ajoutent les nouveaux diplômés, ce qui avoisine les 4000 avocats. Cependant, l'opération d'assainissement qui a été faite a fait passer ce nombre à quelque 2200 avocats seulement ». Y a-t-il des avocats faussaires ? Me Sillini, catégorique, dira : « Il n'existe pas d'avocats faussaires. » N'écartant point, toutefois, l'existence d'« avocats délinquants ». Qu'en est-il du statut de l'avocat ? Me Sillini soutient qu'au niveau du bâtonnat, la préparation de la mouture du statut est à sa moitié. Précisant dans ce cadre qu'une réunion devrait intervenir durant ce mois de Ramadhan avec la commission statuant à cet effet au ministère de la Justice pour sa finalisation. Le code de la famille tel qu'amendé aujourd'hui répond-il aux attentes de notre société ? Aux yeux de Me Sillini, « il faut faire la différence entre le débat politique et le débat technique. Le code de la famille n'est pas le Coran », a-t-il tenu à dire, estimant qu'« il y a intérêt dans l'amendement de ce code ». De son avis, « il faut faire un équilibre juste entre l'homme et la femme ».Que pense l'avocat de l'infraction imputée à M. Benchicou et qui a trait au transfert illégal de capitaux ? Me Sillini soulignera que « l'appréciation de toute infraction dépend du magistrat et de la cour ». Avant d'ajouter : « J'aurais préféré qu'il y ait transaction » dans cette affaire.