«Je défie quiconque de faire un tableau plus identique, plus fidèle et plus crédible», s'exclame le bâtonnier d'Alger. C'est un défi majeur que lance Me Abdelmadjid Sillini à l'encontre de ses opposants «mécontents» de le voir se hisser au poste de bâtonnier d'Alger. «Le Conseil d'Etat n'a relevé aucune fraude lors de ces élections. Ce sont ceux qui n'avaient pas la chance d'être élus qui évoquent ce prétexte de fraude», a déclaré hier, Me Sillini lors d'une conférence de presse animée au Palais de justice, rue Abane Ramdane à Alger. Le motif pour lequel les élections ont été reportées, indique-t-il est l'organisation du nouveau tableau qui «n'a pu être remis aux candidats dans les délais de 21 jours précédant la date de l'échéance électorale». Une erreur que le conférencier reconnaît avoir commise, mais il refuse qu'elle soit le point important de cette affaire. Me Sillini lie le léger retard, quatre jours, pris à informer les avocats concernés, à la délibération qui ne peut se faire qu'à la fin de chaque année. «On a avisé le ministère de la Justice le 20 janvier 2008 après avoir achevé nos délibérations le 25 décembre 2007.» A se fier aux propos du bâtonnier d'Alger, ce délai de trois semaines, on ne peut pas le trouver dans la loi. «Le tableau ne peut être considéré comme une base. Il peut contenir des erreurs comme le changement d'adresses de certains avocats sans perdre un iota de sa véracité ni de sa crédibilité», explique l'orateur devant une salle qui s'est avérée aiguë pour contenir la foule des robes noires dans leur intégralité. Et d'expliquer que si des bourdes inexcusables y sont relevées, le Conseil d'Etat ne «fermera» certainement pas les yeux. Il prendra alors des décisions formelles. Abondant dans ce sens, Abdelmadjid Sillini sort de ses gonds et lance des défis. Il hausse le ton au point d'évoquer le nom du Dieu. «Je défie quiconque de faire un tableau plus identique, plus fidèle et plus crédible», clame-t-il. Dans une rétrospective des faits, l'orateur est revenu sur la dernière conférence de presse organisée par ses opposants qui ont demandé l'installation d'une commission pour revoir le tableau. Ces «rejetés des urnes», dit-il, doivent savoir que ce tableau n'a jamais été utilisé à des pensées et fins personnelles. En les qualifiant également de «sans poids», «déséquilibrés» etc. Me Sillini appelle ses détracteurs au respect d'autrui. «Ils doivent respecter les avocats et avocates qui respectent les gens et que les gens respectent...», a-t-il expliqué. Quant au report des dernières élections, il précise que la loi stipule que seul le bâtonnier sortant est compétent pour organiser des élections. «Que ça plaise ou déplaise, l'avocat qui répond à cette exigence s'appelle maître Sillini», insiste-t-il pour couper l'herbe sous les pieds à ses opposants. «Si vous voulez me coller l'étiquette de tête dure ou d'intransigeant, je l'accepte au nom de mon pays et pour le bien du citoyen», a ajouté le bâtonnier d'Alger. Dans un autre point, Me Sillini tire à boulets rouges sur ceux qui l'ont accusé de dilapidation de 17 milliards. Encore un autre défi. Je défie quiconque qui détient des preuves réelles de les apporter. «On a un cabinet au commissariat aux comptes qui fait mensuellement son bilan. C'est une diffamation», s'indigne-t-il. Et d'appeler ses opposants à déposer plainte contre lui s'ils sont sûrs de ce qu'ils avancent. «Ces rejetés des élections ne font malheureusement que discréditer toute une corporation qui est celle des avocats.»