Tlemcen languit ses flocons de neige et ses vents incisifs. Et c'est la force de la nature… Tlemcen s'embellit avec ses trémies bien illuminées, ses palmiers importés de l'Andalousie, ses trottoirs nouvellement carrelés, ses monuments intelligemment restaurés, ses peintures incroyablement oasiennes, ses platanes délicatement chaulés, ses candélabres stratégiquement érigés, ses jolis panneaux publicitaires bien informatifs, ses oriflammes multicolores, ses rues interminablement bitumées… Tlemcen, des boulevards Pasteur, du 1er novembre, de l'ex-rue de France, des quartiers de bab Wahran, de Bel Air, de…Tlemcen s'enlaidit davantage avec ses ruelles non renouvelées, ses poteaux électriques désuets, ses bordures craquelées, ses arbres anémiés, ses couleurs fanées, ses sournois nids de poules, ses impasses obscures… Tlemcen de Boudghène, de Koudia, de Mansourah, de Chetouane, de Boujlida, de…Tlemcen accueille le festival du film amazigh et exporte celui de la musique andalouse. Elle reçoit avec faste et sourire ses invités et refuse indifféremment et avec mépris ses propres enfants en quête d'orientation. Mais là, Dieu n'y est pour rien. Mais enfin, qu'est-ce la splendeur, si ce n'est qu'une perception de l'être ? Peut-être qu'on n'a pas les mêmes yeux pour apprécier une même ville qu'on adore tous...