Décor apocalyptique : commerces hermétiquement fermés, moyens de locomotion en congé forcé, courant électrique coupé, lignes téléphoniques jonchant le sol, un froid incisif et des flocons de neige qui continuent de tomber sur une ville devenue en 48 heures une cité fantôme. 0 degré à l'ombre, 70 cm de neige par endroits, un peu plus sur les hauteurs. « On se croirait dans un film de science fiction. Subitement, la ville a cessé de vivre. Pourtant, la météo avait prévu ces fortes précipitations... », affirme, interloqué, un citoyen bloqué sur le boulevard Pasteur. A Tlemcen, deux véhicules portant le sigle de l'Algérienne des eaux et de Sonelgaz sillonnent les rues obstruées. Péniblement. Aucun chasse-neige en vue. Les rares véhicules encore en stationnement, par la force de la nature et des hommes, sont quasiment invisibles. Jamais les entreprises n'ont enregistré un taux d'absentéisme aussi important : « plus de 92% en moyenne », indique une source. Des véhicules venant d'Oran et de Maghnia font marche arrière au niveau de Koudia, à l'entrée de Tlemcen. « Tlemcen est fermée. » Les localités de Sebdou, Ouled Mimoun et Bensekrane sont coupées du chef-lieu de wilaya. « Et l'on se demande quel sort serait réservé à cette wilaya si ces chutes devaient persister pendant une semaine », s'interrogent des citoyens en colère. Heureusement que le ciel s'éclaircit...