Photo : S. Zoheïr De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Un important programme a été mis en place pour célébrer dans les meilleures conditions l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Plus de 15 opérations ont été inscrites en programme sectoriel déconcentré pour un montant global de 1 030 650 000 dinars et qui concernent aussi bien le patrimoine que les infrastructures et les actions culturelles. En effet, il est prévu la réalisation d'un théâtre, de musées, galeries d'art, bibliothèques, salles d'exposition… Il s'agira également de la réalisation d'un centre d'études andalouses, de la restauration du palais royal, du lancement de travaux de restauration de la mosquée de Beni Snous et de la Casbah à El Gor, à Sebdou, de l'élaboration d'un plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques de la Mansourah, d'un plan de sauvegarde de la vieille ville de Tlemcen, de la réalisation et de l'équipement du musée de Beni Snous, de l'établissement de l'inventaire des bien culturels immobiliers et d'une banque de données des biens culturels immatériels de la wilaya à travers toutes les communes. A noter que les travaux de restauration de la vieille ville de Tlemcen et de la forteresse d'El Mechouar sont en cours. Sur un autre volet, la direction de wilaya de la culture a souligné la rénovation et l'équipement des salles de spectacle de Sebdou et de Beni Smiel ainsi que la réalisation et l'équipement de cinq bibliothèques à El Azails, El Aricha, El Gor, Beni Bahdel, Beni Smiel, Remchi, Maghnia et Ghazaouet. Deux bibliothèques, à Sebdou et à Sidi Djilali, sont déjà opérationnelles. Un budget et des projets Toutefois, la direction de la culture précisera que ce programme nécessite des réévaluations de l'ordre de 1 030 650 000 dinars pour qu'il soit achevé à temps. Le fonds de préparation créé dans la loi de finances complémentaire 2009 a bénéficié à cet égard de 1 000 000 000 dinars. En matière d'équipement, il est impératif pour une manifestation internationale de combler le déficit en infrastructures. Le rapport de la direction de la culture de la wilaya de Tlemcen précise également les parcours culturels et itinéraires historiques à valoriser, qui sont au nombre de cinq et dont l'exploitation permettra de mettre en scène l'histoire de la ville en passant par tous les événements, par ordre chronologique, qui ont façonné l'identité de la capitale des Zianides. Cette lecture de l'histoire de Tlemcen contribuera certainement à une plus grande compréhension des parties distinctes de la ville, des spécificités de la richesse patrimoniale locale ainsi qu'à la mise en valeur du patrimoine immatériel et à une meilleure connaissance. Et par-delà, la découverte de l'histoire de toute cette région sur laquelle régnait Tlemcen à l'époque où elle était considérée comme la grande capitale historique de l'Ouest algérien. Ces itinéraires historiques concernent, entre autres, les axes Agadir-Mansourah, la citadelle du Mechouar-Bab El Quarmadine, et Sidi Boumediene-El Eubad. S'agissant des programmes d'animations artistiques, cette manifestation culturelle sera marquée par des semaines culturelles des pays islamiques que présenteront les 49 Etats membres de l'Isesco, plusieurs festivals, dont le Festival international de la miniature et de l'enluminure, le Festival de la calligraphie arabe, le Festival du soufisme, culture et musique, le Festival du chant mystique, le Festival du diwan, le Festival de la musique andalouse et des musiques anciennes, le Festival des danses populaires et le Festival du hawzi. A ceux-là s'ajouteront des semaines culturelles des 48 wilayas du pays qui seront axées sur le patrimoine islamique ainsi que sur les arts du récit et de la parole dans chaque wilaya. Il est également prévu un programme de colloques et de conférences thématiques qui traiteront notamment de l'islam au Maghreb, de l'archéologie médiévale, de la préhistoire, des grands penseurs et grandes figures de l'islam (Sidi Boumediene, Ibn Khaldoun, cheikh Senoussi, Lalla Setti, Lalla Maghnia…), du patrimoine immatériel de Tlemcen et de sa région, du syncrétisme culturel dans l'œuvre de Mohammed Dib, de la poésie féminine de Tlemcen, du théâtre et l'Islam, de Tlemcen, ville berbère et musulmane, de l'école tlemcénienne de musique andalouse, du rôle de Tlemcen dans la propagation de l'Islam vers l'Occident, de Tlemcen, terre d'accueil après la chute de l'Andalousie, de la route de la foi : Tlemcen-Chinguetti (Chinguetti sera également capitale de la culture islamique pour la région arabe), des savoir-faire ancestraux. Concernant les expositions, elles porteront sur les manuscrits musulmans (collections nationales), la vie quotidienne à l'époque islamique, sur les traces des Andalous, des Almohades et des Almoravides, astronomie, architecture et histoire des sites et monuments, les relations historiques entre Tlemcen, l'Andalousie, l'Egypte et la Vénétie, Mohamed Dib, Rachid Koraïchi et Mohamed Khadda, l'échange Béjaïa-Tlemcen, l'âge d'or des sciences arabes, le patrimoine islamique de la Méditerranée, Mesli (artiste plasticien de Tlemcen), Yelles, histoire de la miniature et de l'enluminure algérienne, etc. Des retombées bénéfiques L'objectif premier de cette manifestation est bien évidemment de présenter et de mettre en valeur les richesses culturelles de la civilisation musulmane ainsi que leurs apports aux autres civilisations. Mais la manifestation est aussi l'occasion de doter la ville et sa région d'infrastructures culturelles pérennes, de mettre à niveau celles qui existent déjà et de créer des conditions pour que la population se mobilise et se regroupe autour du bien le plus noble, à savoir sa culture, dans toutes ses expressions. C'est aussi l'occasion d'enrichir nos bibliothèques, nos cinémathèques, nos théâtres et toutes nos institutions culturelles en productions et créations artistiques de qualité. La réussite de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» permettra également de faire rayonner l'image de l'Algérie, de son histoire, de son peuple et de son Etat.