Le docteur Bendada Chikh, président du Conseil régional de déontologie médicale du Sud-ouest a bien voulu se confier à El watan, quelques mois après l'installation de cette instance professionnelle. Quel bilan faites-vous, six mois après l'installation du Conseil régional de déontologie médicale du Sud-ouest ? Les axes prioritaires ont été dégagés. En premier lieu, l'inscription au tableau de l'ordre des médecins affiche encore malheureusement peu d'engouement, nonobstant l'obligation faite aux praticiens de s'y conformer (art. 204 du décret 95/276 du 6 juillet 1992 portant code de déontologie médicale). Les cinq commissions qui ont été installées sont actuellement à pied d'œuvre. La redéfinition des prérogatives et des missions a été faite. Une journée de déontologie a été organisée le 11janvier dernier dans le but précisément de vulgariser le code et de sensibiliser les confrères sur les points suscités. Sur quels cas précis le Conseil a-t-il eu à intervenir jusqu'ici ? Plus concrètement, a-t-il eu connaissance de cas de violation de l'éthique médicale ? Le Conseil a été saisi à propos de trois cas, actuellement à l'étude, pour en définir objectivement les tenants et les aboutissants. Avant d'être médecin et membre d'un conseil, nous sommes avant tout des citoyens qui ont à cœur la moralisation de la vie publique en général et celle de la santé publique en particulier. Il y a un travail important de communication à faire envers les confrères et la société civile pour imprégner les uns et les autres de leurs droits et devoirs. Néanmoins, la raison d'être de ce conseil reste l'éthique et la déontologie et on se donne rendez-vous dans 6 à 12 mois pour une évaluation exhaustive et globale de nos activités. Des rumeurs persistantes font état de la perception d'honoraires parallèles par certains spécialistes du secteur public sur des interventions chirurgicales ? Si elles s'avèrent réelles, que compte faire le conseil de déontologie ? Cela reste au stade de la rumeur, dans la mesure où le conseil de l'ordre des médecins du Sud-ouest n'a enregistré aucune plainte ou écrit allant dans ce sens. Les rumeurs font et défont des réputations mais toutefois, comme dit l'adage, « il n'y a pas de fumée sans feu. » L'honnêteté intellectuelle nous interdit d'évacuer ces présomptions. Qui n'a pas entendu parler de ces dérives préjudiciables à la santé publique et pratiquées par certains confrères mais qui éclaboussent l'ensemble de la corporation ? Quant à nous, le conseil n'a nullement l'intention de se taire et compte sur le concours de tous, qu'ils soient médecins, pouvoirs publics ou simples citoyens. Il faut d'abord sensibiliser, recommander et, enfin, sévir. Quels sont les objectifs assignés à long terme à votre organe et l'état de vos relations avec les autorités sanitaires de la wilaya ? Notre premier objectif est de faire en sorte que tous les praticiens soient inscrits au tableau de l'ordre, conformément à la loi, pour qu'ils puissent faire entendre leurs voix et se positionner en tant que force pour une médecine de qualité. Il s'agit aussi de faire tourner à plein régime les différentes commissions, entre autres celle en charge de l'exercice de la profession et des qualifications pour enfin savoir qui fait quoi et asseoir les règles élémentaires de normalisation de notre noble profession. Ceci sous entend évidemment qu'il nous faut être à l'écoute de nos patients, de nos confrères et de se conformer strictement aux règles et lois régissant les relations entre ces différents partenaires. Nos relations professionnelles avec les autorités sanitaires sont excellentes et empreintes de respect mutuel. Elles gagneraient davantage à plus de communication et de concertation.