Le calvaire de plus de 200 familles de Tribou (Bab Ezzouar), résidant aux côtés d'une centrale électrique, ne prendra pas fin de sitôt. Les autorités locales se montrent toujours intransigeantes dans la gestion de ce dossier. Aucune « concession » ne leur a été faite, en dépit des manifestations publiques organisées au niveau du quartier, dont la dernière remonte au 13 janvier. « Le dossier est pris en charge par la wilaya », se contente de dire le président de l'APC de Bab Ezzouar, Mohamed Bounab, lors de son passage, mercredi 24 janvier, au forum hebdomadaire de la radio El Bahdja. Interrogé sur les promesses données aux habitants, le P/APC se montre évasif : « Les 20 logements promis sont en bonne voie », lance-t-il sans donner de précisions. Même attitude concernant son refus de recevoir une délégation du quartier conviée dernièrement à une réunion au siège de l'APC : « Il n'y avait pas assez de place dans la salle pour les responsables de l'APC et de la daïra ! » Le P/APC est revenu sur l'octroi, en août 2006, de 26 chalets aux habitants du quartier. « Les familles qui ont été recasées refusent de démolir leus baraque. Ces dernières sont occupées une nouvelles fois par leurs proches », déclare-t-il. A Tribou, une maison est occupée par plusieurs familles. Aucun logement n'a été attribué, depuis l'indépendance, à ces familles, selon les dires du responsable de l'association de quartier. Actuellement, un père partage sa demeure avec ses fils mariés. Quand le père est « transféré » à un chalet, les familles de ses fils occupent l'ancienne demeure, étant donné que le chalet ne peut contenir tout le monde. Ces maisons relèvent, par ailleurs, de la propriété privée, souvent un héritage. La démolition exigée par les autorités locales est donc sujette à contestation. M. Guellati, président de l'association relève un autre problème : « Les familles transférées vers les chalets, à Bordj El Bahri, n'ont aucune décision officielle prouvant qu'elles sont venues de Tribou. » Non seulement, ces familles trouveront du mal à prouver leur « identité », mais elles auront de sérieux problèmes quant à prétendre à un logement. Les sites abritants des chalets sont le point de chute de plusieurs catégories de population : les victimes du séisme, les résidants des bidonvilles... la wilaya, dans le cadre du dossier de la prise en charge des effets du séisme a annoncé, fin décembre, une enquête allant dans ce sens. L'intransigeance dans la gestion de ce dossier est aussi une règle du côté de la wilaya déléguée de la circonscription administrative de Dar El Beïda, territorialement compétente. Les membres de l'association du quartier ont tenu un rassemblement, le 23 janvier, devant le siège de la daïra. Suite à quoi, il leur a été signifié qu'ils étaient appelés à assister à une réunion avec le wali délégué, M. Benmensour, le jeudi 1er février. « Nous voulons un dialogue sérieux et responsable », affirme M. Guellati. Le président de l'association déclare subir des pressions de la part de la population afin de réinvestir la rue.