Le commandement de la gendarmerie nationale de la wilaya de Tiaret a invité, cette semaine, les représentants de la presse nationale à une conférence- bilan sur les activités liées à la criminalité sous toutes ses formes, en plus de celles relatives à la sécurité routière pour l'année 2006. Il ressort ainsi, d'après les chiffres communiqués concernant la criminalité en milieu rural, que la donne reste à tout point de vue relative, en attendant les chiffres de la sûreté nationale. Néanmoins, feront remarquer les conférenciers, en matière de criminalité, « 50,2% des 1 212 personnes arrêtées en 2006 sont des chômeurs et leur âge se situe entre 18 et 22 ans. 553 des 1 270 affaires traitées l'année écoulées sont induites par des infractions, 620 par des délits et 97 par des affaires liées au crime ; c'est à dire qu'il y a eu mort d'hommes. » Beaucoup de ces personnes arrêtées ont été incarcérées (452) et 760 autres restent sous contrôle judiciaire. Le détail donne aussi la présence de la femme dans ces affaires, des étudiants et des fonctionnaires, mais par rapport à 2005, il y a un petit recul en matière d'emprisonnement, du fait certainement des réformes introduites dans le secteur de la justice. Concernant les atteintes aux biens et aux personnes, sur les 200 affaires traitées, ce sont les vols qui prédominent avec 22% des cas, l'inceste qui représente 7% mais aussi le vol de portables avec 7,5%. Pic du faux et usage de faux Le bilan évoque aussi les cas de rébellion (5), d'outrages à fonctionnaires, principalement des maires (5). Mais ce que le colonel Mekhalfa qualifie de grande criminalité, c'est le faux qui semble le mieux s'installer dans la société à la faveur du développement du secteur des NTIC. En effet, pas moins de 48 affaires de faux en écriture (33,3 %) et sur la monnaie (8,3%) ont été ainsi enregistrées. Pour les affaires touchant aux lois spéciales, on fait état de 412 personnes arrêtées et de 1 189 mises sous mandat de dépôt. 64 affaires liées à la drogue ayant valu l'incarcération de 84 personnes, la saisie de cassettes pornographiques et 48 personnes pour défaut de facturation. On enregistre dans le même volet des affaires de détention d'armes blanches ou celles prohibées à l'exemple de sabres pour lesquels furent emprisonnées une trentaine de personnes. Pour ce qui concerne l'immigration clandestine, le bilan de la gendarmerie fait état de seulement sept affaires traitées pour lesquelles furent arrêtés 10 syriens et un Nigérian. La filière syrienne Kurde, très présente dans la région, semble emprunter d'autres voies pour s'installer. Certains se seraient mariés à des Algériennes et d'autres travailleraient au noir pour le compte de puissants et riches hommes d'affaires. Concernant le fonçage illicite, souvent à l'aide de sonde à percussion dite « DEGAGA » et l'ouverture de débits de boissons, il y a eu, dit-on, 104 affaires dont 94 pour « atteinte au code des eaux » et à l'environnement. Se voulant complet, le bilan a fait apparaître sur le plan de la sécurité routière, des chiffres tout aussi effarants qui illustrent la problématique des conducteurs, de l'état des routes mais aussi des véhicules. Les brigades de la sécurité routière de la gendarmerie, qui couvrent plus de 569 km de routes nationales disséminées à travers les RN 23, 14, 40, 90 et 91 et 647 km de chemins de wilaya, ont eu fort à faire avec l'enregistrement de 517 accidents en 2006. Des accidents qui avaient généré 76 décès et 1 102 blessés. Un bilan qui indique que l'année 2006 a été plus meurtrière que 2005. Des accidents survenus à des moments précis, c'est à dire entre 12 h et 18 h. Les mois de juillet et de septembre, avec 55 décès, et novembre avec 58, ont été les plus meurtriers. Mais, paradoxalement, conclut le colonel Mekhalfa Tewfik, « 80% des verbalisés n'ont pas payé leurs amendes en 2006, contre seulement 21% en 2005 ».