Qui se cache derrière les chiffres et les statistiques sur le chômage martelés par les médias et les responsables algériens ? A travers les dossiers déposés à l'Agence nationale de l'emploi, l'on peut aisément dresser le portrait des chômeurs algériens. La population algérienne au chômage est généralement jeune et de plus en plus qualifiée. C'est ce qui ressort de la lecture des statistiques de l'agence nationale de l'emploi. A lire ces statistiques, l'on observe qu'une grande partie (32%) des jeunes âgés entre 16 et 24 ans s'est présentée à l'agence de l'emploi en 2006. La catégorie des 25-29 ans représente près de 28%. Celle des 30-39 ans correspond à 25% de la population à la recherche d'un emploi. En revanche, très peu de seniors s'adressent aux guichets de l'agence nationale de l'emploi. En 2006, ils étaient seulement 4% à s'y rendre. Au total, 635.525 personnes dont 489.136 hommes et 146.393 femmes se sont présentées à l'agence de l'emploi. Fait étonnant : une grande majorité des demandeurs d'emploi est diplômée. Il y a ainsi 33% de personnel qualifié, 16% de cadres supérieurs, 8% de techniciens supérieurs, et 2% de personnel hautement qualifié. Les demandeurs d'emploi n'ayant aucune qualification représentent, quant à eux, 35%. Même si l'Agence nationale de l'emploi ne précise pas le nombre de personnes qui ont réussi à décrocher un poste grâce à ses interventions, elle indique que près de 18.36% ont trouvé un emploi permanent et 81.64 % se sont contentés d'un emploi temporaire. Ceci est symptomatique de la place qu'occupe désormais le contrat à durée déterminée (CDD) dans le monde du travail. Selon l'agence de l'emploi, les offres d'emploi permanent représentent seulement 19,49% contre 80,51% pour le travail temporaire. 54,05% des places disponibles se trouvaient dans le secteur public, 30,15% chez le privé national et 15,18% chez le privé étranger. Le secteur public reste néanmoins le plus grand employeur. L'agence de l'emploi a placé 59,05% des demandeurs d'emploi dans le secteur public, 28,64 dans le privé national et 12,32% chez le privé étranger 12,32%. Les métiers en déclins observés par les responsables de l'agence de l'emploi sont tous ceux qui sont liés au bois et ameublement, les cuirs et peaux ainsi que la poterie et décorations. Ils représentent moins de 1% du volume d'offre exprimé. Par ailleurs, les métiers recherchés sont inhérents au BTPH, la mécanique, métiers économiques et administratifs. Ils représentent plus de 80% de la demande exprimée. Evolution de 70% dans l'Habitat Le secteur de l'habitat enregistre, en effet, un boom spectaculaire en matière d'emploi. M. Boudouane Youcef, sous-directeur de l'organisation des moyens et du contrôle des professions au ministère de l'Habitat, rencontré au Salon de l'emploi qui s'est tenu la semaine dernière à la Safex, nous a précisé que la norme dans le BTPH est de 1,5 employé pour la construction d'un logement. « Il ne faut pas oublier les emplois indirects liés au bâtiment à l'exemple du transport des matériaux, la sidérurgie, la menuiserie… ainsi que les emplois induits une fois les chantiers achevés pour l'équipement en meubles et en électroménager », explique par ailleurs notre interlocuteur. Il y a ainsi, affirme M. Boudouane, une évolution de 70% des emplois dans le secteur de l'habitat depuis le lancement du programme de construction d'un million de logements. Entre le premier janvier 2005 et le premier janvier 2006, pas moins de 292.750 emplois ont été créés dont 157.015 postes d'emplois en 2005 et 135.737 en 2006. De son côté, l'Agence nationale de gestion du micro-crédit a accordé, en 2006, un financement de 8.370.000 DA - entre financement mixte (Angem-promoteur) et financement triangulaire (Angem-banque-promoteur) - pour les jeunes promoteurs dont 28,90% pour l'agriculture, 47,90% pour l'Industrie, 2,99% pour le bâtiment, 6,86% pour les services et 13,54% pour l'artisanat. Au total, l'Angem dit avoir permis la création de 38 325 emplois.