C'est dans une discrétion presque absolue que s'est déroulée, ce 28 janvier, la commémoration du 10e anniversaire de la disparition brutale de Abdelhak Benhamouda, assassiné par la horde terroriste sur le parvis du siège de la centrale syndicale à Alger. Il y a bien sûr ce programme d'animation du 18 au 24 février qui regroupera à Constantine, la majorité des représentants des unions de wilaya UGTA. L'on parle même de manifestations culturelles et sportives grandioses. Mais à Annaba, que prépare-t-on pour rappeler au souvenir des travailleurs ce syndicaliste de la première heure qui avait rejeté toute idée d'alliance au FLN ? Que peuvent bien élaborer comme rencontre, conférence et débats les animateurs de l'Union de wilaya UGTA de Annaba ? Rien, si ce n'est se préparer à se déplacer sur Constantine en février. Par ce qui s'apparente à une indifférence, c'est comme si l'on a une nouvelle fois tué Abdelhak Benhamouda, l'homme au franc-parler. Certains de ces animateurs ont depuis longtemps dépassé l'âge de la retraite. Ils ne veulent pas lâcher. Il y a ceux qui n'ont ni base de travailleurs, ni entreprise et encore moins un poste de travail. Bien triste que ce 28 janvier où, sur le Cours de la Révolution, leur point de chute de tous les jours, les travailleurs retraités se sont rencontrés. Eux, ce sont rappelés de Abdelhak Benhamouda, de ses multiples visites dans les entreprises de la wilaya quelques semaines avant son assassinat. Ils se sont rappelés son passage au complexe sidérurgiste Sider, à l'Orlait, à Ferrovial. C'est là, et en d'autres sites d'activités économiques, que le défunt secrétaire général de l'UGTA avait appelé les travailleurs à lutter contre le terrorisme et à défendre leur outil de production. Ces retraités ont discuté, des heures durant, sur Abdelhak Benhamouda, le président du Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie (CNSA). Dix années après son assassinat, les syndicalistes de Annaba, du moins ceux de l'Union de wilaya, semblent n'avoir d'autre souci que les œuvres sociales. Une manne qu'ils suivent de près, tout en faisant de la « boulitique ».