Ahmed Bencherif, l'ancien patron de la gendarmerie et ancien membre du Conseil de la révolution sous Boumediène, a déclaré qu'il suggérera au président Bouteflika la suppression du ministère des Moudjahidine et de le remplacer par une structure s'occupant des anciens combattants. Une mesure appliquée sous le gouvernement Mouloud Hamrouche. M. Bencherif a dénoncé dans les colonnes d'El Khabar d'hier ce qu'il a appelé « la mafia » qui s'est glissée dans les rangs des moudjahidine, leur organisation et leur ministère sont assimilés à « une personne atteinte d'un cancer qui tarde à consulter le médecin ». Il a avancé le chiffre de 50 000 « faux moudjahidine », et 1000 dans la seule wilaya de Djelfa. M. Bencherif s'est interrogé sur les contradictions entre les chiffres avancés par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, qui a indiqué qu'il y a entre 8 à 10 000 faux moudjahidine depuis 1962, alors que le président de l'Organisation des moudjahidine, M. Abadou, se contente du nombre d'adhérents à l'organisation estimé à 100 000. « Ces contradictions montrent l'absence de coordination entre les deux institutions », a commenté l'ancien ministre de l'Irrigation et des Forêts. Il a annoncé la prochaine création d'une structure regroupant des « vrais » moudjahidine. M. Bencherif, ayant également exigé de la France des excuses, dénonce la présence dans l'actuel gouvernement de deux ministres binationaux, sans préciser leur identité. Au passage, il a révélé que « 100 milliards de centimes ont été détournés sous couvert du programme de soutien à l'agriculture ».