C'est un des premiers peintres algériens. De notoriété mondiale, il reste peu connu en Algérie où le nom de sa famille a surtout été « porté » par son cousin, l'écrivain Mouloud Mammeri. Il est né vers 1890 au village de Taourirt Mimoun (Beni Yenni). Voué à l'enseignement, il étudie à l'Ecole normale de Bouzaréah. Déjà attiré par le dessin et la peinture, il profite de son séjour à Alger pour y rencontrer des peintres et perfectionner son art, notamment Edouard Herzig et Léon Carré qui reconnaissent son talent et l'encouragent. En 1916, il part au Maroc rejoindre son frère. En 1919, il devient professeur de dessin à Rabat avant d'occuper des postes d'inspection des arts à Rabat puis, à partir de 1929, à Marrakech où il vivra jusqu'à sa retraite en 1948. Parallèlement, il se consacre à sa peinture et s'impose très vite comme une signature talentueuse de l'école orientaliste. Il appartient indéniablement à cette école par ses thèmes et la démarche générale. Mais la sobriété et le dépouillement de ses toiles, le rejet des détails, dont sont friands les orientalistes, et sa manière de peindre le rapprochent des courants modernes de l'époque. Son immense talent fait qu'aujourd'hui ses œuvres se retrouvent dans des musées et collections du monde entier (New York, Paris, Luxembourg…). En Algérie, le Musée national des beaux-arts et celui d'Oran possèdent quelques-unes de ses toiles. Il a publié en 1950, un livre intitulé Comment je suis venu à la peinture qui témoigne de ses débuts et de son évolution. Ouvert à tous les arts, il a créé à Marrakech une école de musique andalouse et de chants berbères. En 1966, la galerie de l'UNAP, avenue Pasteur, lui a consacré une rétrospective. Il est décédé en septembre 1954 dans son village natal. Son petit-fils, Azouaw Mammeri, est devenu lui aussi un peintre.