Le programme Alger 2007, capitale de la culture arabe a prévu pour le mois de septembre une grande exposition au futur Musée des Arts modernes et contemporains sur la création photographique dans le monde arabe. Une occasion pour le grand public comme pour les connaisseurs de découvrir de grands noms de cet art, maghrébins, libanais, égyptiens et autres dont les travaux se sont imposés dans le monde. Il est à espérer que cette belle initiative mette bien en évidence, sans léser son objectif général, la photographie algérienne qui reste une des disciplines les plus délaissées en dépit de son important potentiel créatif. Dernièrement, le petit, mais dynamique, Espace Noun à Alger, en exposant des œuvres de Abdelkrim Amirouche et Nasser Medjkane, en a montré la voie. La photographie algérienne a été un témoin majeur des périodes douloureuses de notre pays, et parfois même le seul témoin. Ainsi le défunt Mohamed Kouaci qui avait fixé sur pellicule des moments de la guerre de libération ou, plus tard, Hocine Zaourar qui, notamment par sa fameuse icône de Bentalha, avait contribué à exprimer la tragédie des années 1990. Mais plusieurs autres photographes exerçant dans la presse indépendante ont accompli, avec courage et talent, ce travail de mémoire arraché aux pires épisodes de cette décennie. Abdelkader Boukerche en reste un exemple attachant. Parmi les doyens, Ali Marok et Ali Hafied qui demeurent des références. Ou d'autres, plus jeunes, tels Sid Ali Djenidi, Kaïs Djillali, Yacine Ketfi, Ben, etc. qui ont fait preuve de leurs talents. Support de témoignage et d'expression artistique, la photographie mérite l'attention et le respect. Arts & Lettres lui consacrera prochainement une « ouverture ».