Une brigade « verte » relevant de la Gendarmerie nationale est déjà constituée et sera prochainement opérationnelle à travers la wilaya d'Alger. C'est ce qui a été annoncé, hier, par le lieutenant-colonel Messaoudi, sous-directeur scientifique et technique auprès du commandement général, lors d'un point presse organisé au siège du groupement à Alger. A titre expérimental, cette « cellule », telle que qualifiée par ce service de sécurité, sera composée de trois éléments et aura à suivre une formation spécifique. « Ce sont des gendarmes qui exercent déjà dans les services classiques du corps, toutefois, leur nouvelle mission devra nécessiter un stage d'initiation aux diverses questions liées à l'environnement », précisera l'officier supérieur. Outre la wilaya d'Alger, l'opération, désignée de « pilote », concernera les wilayas d'Oran, de Annaba et de Ouargla, en particulier le bassin pétrolifère de Hassi Messaoud. Trois éléments par cellule, est-ce suffisant pour constater les dégradations en matière d'environnement ? « C'est peu, certes, mais il ne faut pas oublier que les autres services de la Gendarmerie nationale, notamment les brigades, sont habilités aussi à intervenir lorsqu'il y a délit en la matière », rétorquera le conférencier. La nouvelle mission dévolue à ce corps de sécurité devra s'appuyer sur la législation et la réglementation relatives à l'environnement et aura latitude d'exercer un rôle de « police de l'environnement », via ses agents relais. Il faut savoir que les déchets industriels en Algérie ont pris ces dernières années des proportions alarmantes. Pour ne parler que de la wilaya d'Alger (et les 3 autres concernées par ces nouvelles brigades), il y a lieu de noter que près de 4000 unités ont tendance à polluer l'atmosphère. « Nous obéirons aux lois ayant un lien avec le sujet et plus particulièrement la loi 03-10 du 19 juillet 2003, relative à la protection dans le cadre du développement durable », affirme-t-on auprès de la gendarmerie en insistant que « les auteurs des infractions seront punis par la loi ». « Dans ce cadre, les agents chargés de l'application des lois sont habilités à la recherche et à la constatation des infractions comme prévu dans les dispositions des lois », martèle encore la Gendarmerie nationale. Pourquoi la gendarmerie est-elle donc appelée à s'impliquer dans la protection de l'environnement ? « La moyenne de consommation de l'eau par personne est de 1 l /jour », de même que tout être humain a besoin de respirer 12 m3 d'air pur quotidiennement. Ces besoins vitaux ne sont pas loin de faire défaut si nous ne combattons pas les différentes formes de pollution et des rejets des déchets organiques et autres. « Il y va de notre vie, à tous, car des maladies contagieuses, les maladies à transmission hydrique et les infections respiratoires sont justement générées par la dégradation de notre environnement », ajoutera M. Messaoudi. Le littoral, la forêt, l'urbanisme, les ressources hydriques, la préservation des terres agricoles et les ressources halieutiques seront, de ce fait, le terrain d'activité de ces nouvelles brigades. Cependant, d'autres institutions « civiles » sont tout aussi concernées comme les collectivités locales. « Il faut savoir que nous devons intervenir comme appui à l'autorité administrative. Le trafic de sable, pour n'évoquer que cet aspect, doit être contenu en premier lieu par la Direction des travaux publics (DTP). Nous nous attendons à une synergie entre tous les services afin d'asseoir une véritable discipline dans le domaine de la préservation de l'environnement », conclura, de son côté, le colonel Ayoub Abderrahmane, chef de la cellule de communication auprès du commandement général.