L'indisponibilité des médicaments est aussi un des gros problèmes dont souffrent les malades cancéreux. D'ailleurs, ils citent les marques sans aucune difficulté. Ils sont contraints d'acheter eux-mêmes les produits que ce soit pour le traitement à long terme ou pour des séances de chimiothérapie. Ce sont généralement des médicaments excessivement chers. Tamgisique, Zoradex et Aredia sont entre autres les produits demandés. D'ailleurs, les différentes associations de lutte contre le cancer ne cessent d'interpeller les autorités sur le manque des médicaments et le remboursement de ceux disponibles. Les associations Amel et El Fedjr ont à maintes fois attiré l'attention des pouvoirs publics sur le problème à travers des journées d'information. Faciliter l'accès aux soins et le remboursement des médicaments achetés en pharmacie constituent le cheval de bataille de ces deux associations de malades. Elles plaident pour l'acquisition gratuitement des médicaments au niveau des pharmacies conventionnées par la Cnas. En raison du budget limité de la pharmacie du CPMC, « seul 1/10 des malades reçoit on traitement gratuitement », a indiqué la présidente de l'association Amel, précisant que les autres malades « sont contraints d'acheter les médicaments ». Elle a, dans ce sens, plaidé pour la constitution pour ces malades de carte de maladie chronique à l'instar des diabétiques. Les médicaments non remboursés par la Cnas concernent surtout ceux de la chimiothérapie orale (comprimés/gélules) « lesquels, a-t-elle souligné, soulagent pourtant fortement les hôpitaux en réduisant les séjours d'hospitalisation. Ces médicaments sont excessivement chers et ne sont pas à la portée des bourses moyennes », a souligné, pour sa part, le Dr Oukal Mohamed du service d'oncologie médicale au CPMC lors d'une rencontre organisée par l'association. « 80% des malades du cancer sont des personnes nécessiteuses, vivant dans des conditions très précaires », a-t-il indiqué. A titre d'exemple, le Xeloda en gélules coûte 37 000 DA la boîte et le traitement nécessite 6 cures, a-t-il précisé. Il en est de même pour les morphiniques utilisées surtout au stade final. L'injection de 30 mg coûte 120 000 DA et pour certains malades, il en faut 200 mg/jour, précise-t-on. « Le problème est sérieux et nécessite une solution urgente de la part des pouvoirs publics pour aider les malades à avoir leur traitement complet et gratuitement » estime-t-on. Dans un cri de détresse aux autorités, un malade venu de Blida pour assister à la rencontre lâche : « Ne nous laissez pas mourir à petit feu ».