80 % des malades du cancer sont des personnes nécessiteuses, vivant dans des conditions très précaires au point de se priver de leur traitement quotidien excessivement cher et loin d'être à la portée des petites bourses. En raison du budget limité de la pharmacie du Centre Pierre-et-Marie-Currie (Cpmc), «seul un 1/10e des malades reçoivent leur traitement gratuitement», affirme l'association El-Amel d'aide aux malades cancéreux, précisant que les autres malades «sont contraints d'acheter les médicaments, dont certains sont non remboursables par la Cnas, en l'occurrence ceux de la chimiothérapie orale (comprimés/gélules)». «Lorsque la pharmacie (CPMC) ne peut fournir le médicament, pour des raisons budgétaires, il faut permettre aux malades de les avoir gratuitement dans les pharmacies conventionnées», insiste l'association. Les difficultés quotidiennes auxquelles est confrontée cette catégorie de malades pour se soigner en raison des ruptures fréquentes des médicaments ou de leur cherté les plongent, souvent, dans la détresse et le désespoir. Le problème se pose, donc, avec acuité et nécessite une intervention pressante de la part des pouvoirs publics pour améliorer la qualité de vie de ces malades en leur assurant un traitement complet et gratuit. Pour mieux illustrer le calvaire des malades cancéreux en Algérie, il suffit de jeter un coup d'œil sur les vignettes de certains médicaments retenus pour ce genre de pathologie à l'image du Xeloda en gélules qui coûte 37 000 DA la boîte et, dont le traitement nécessite six cures. Il en est de même pour les morphiniques utilisées surtout au stade final et dont l'injection de 30 mg coûte 120 000 DA.