Initiée par la Conservation des Forêts, en collaboration avec l'association APAE Mecheria, une journée d'étude a été consacrée, jeudi dernier, à la protection des zones humides mais aussi à une question réellement prioritaire qu'est la désertification grandissante qui frappe la région. Cette rencontre, rehaussée par une exposition photos reflétant la triste réalité du milieu environnant, a rassemblé, à l'occasion de la journée mondiale des zones humides, un auditoire de près d'une centaine de personnes et a réussi, pour la première fois dira-t-on, à drainer la majorité des principaux acteurs concernés, tels que les P/APC, la DSA, l'Environnement, l'Hydraulique, certains cadres de l'ARC et membres de l'exécutif ainsi que diverses associations écologiques. Le thème relatif aux zones humides a été abordé par les cadres de la Conservation des Forêts. Un programme d'information et de sensibilisation doit être mis en branle à destination des administrations, des élus et des gestionnaires afin de rendre les communautés riveraines actrices et solidaires pour le respect de ces espaces fortement déprimés par les activités de l'Homme et par la sécheresse. En effet, la wilaya est nantie de trois zones humides d'importance internationale : Le cirque de Aïn Ourka, les palmeraies de Tiout et de Moghrar ainsi que le lac de Oglat Eddaira, dans la commune de Aïn Ben Khelil. Des zones inscrites par leurs critères dans la Convention de Ramsar et constituent un patrimoine naturel remarquable en raison de leur richesse biologique et de leur attrait touristique. Par son intervention, M. Barkat, membre de l'APAE, dira que ces sites naturels, dont la disparition serait irréparable, sont des habitats indispensables à la survie et à la conservation de toutes les espèces d'oiseaux sédentaires et migrateurs. Ces sites, par leur qualité paysagère, a-t-il ajouté, doivent bénéficier d'une protection stricte et nécessitent une surveillance accrue car, a-t-il insisté, par les activités de l'homme, leur superficie n'a pas cessé de régresser. Anticiper Par le contenu des différentes communications des uns et des autres, le constat est sur les dégradations des sols, survenues d'année en année, qui font que dans certaines zones, dira l'un des intervenants, elles ont transformé l'ensemble de l'espace steppique en un milieu présaharien. Certes, de l'avis de tous, la wilaya de Naâma souffre de dégradation à des degrés divers et parfois à une échelle encore jamais atteinte par le passé dans certaines zones. Pour sa part, Mme K.Remaoun, représentant le Laboratoire de Recherches des Espaces Géographiques et Aménagement du Territoire (université d'Oran Es senia), chargée d'une étude sur la protection contre l'ensablement de la nouvelle voie ferrée Mecheria -Béchar, a développé plusieurs hypothèses et systèmes de protection des rails de cette ligne, en voie de réalisation. Par son intervention M. Bendaho, président de l'APAE, a dénoncé les défrichements inconsidérés et abusifs, le surpâturage et les tristes conséquences qui en découlent, aggravées, dira-t-il, par des périodes de sécheresse, actuellement favorisées par le désordre climatique. Il insiste notamment sur une possible rotation des pacages par les mises en défens, le re-semis des parcours dégradés et les plantations d'arbustes fourragers. Pour coordonner les efforts de lutte contre ce processus de désertification, qui semble progresser de façon exponentielle, et de retrouver un difficile mais indispensable équilibre, un appel a été lancé, sous forme de message nourri par certaines recommandations susceptibles d'être retenues, mais aussi des actions à entreprendre visant à se mobiliser autour d'une volonté commune pour combattre ce fléau rampant qui ne cesse de mettre en péril les équilibres vitaux et le devenir des populations locales qui évoluent dans un territoire à 70% steppique.