Une première dans l'histoire du mouvement associatif local, l'association des parents d'élèves « El Mouchtahid », de l'école primaire « 24 février 1956 » et les comités des quartiers Haï Chahid Meghraoui et Haï Hassne El Djiouar, dans la ville de Chlef, viennent d'élaborer un livre blanc sur l'histoire d'un terrain litigieux, mitoyen de leur établissement et qui a été attribué à un promoteur privé. Il s'agit d'un espace de 909 mètres carrés qui a été cédé pour la somme de 18 millions de centimes, suivant acte d'attribution délivré par les services des Domaines le 1er mars 2005, pour la réalisation de 50 logements sociaux participatifs. Ce qui pose problème pour les habitants et les parents d'élèves, c'est sa proximité de l'école et le danger que représente le chantier lancé sur les lieux, à travers le changement de l'entrée principale de l'école. Celle-ci donne désormais sur une voie de circulation fréquentée, ce qui oblige les parents d'élèves à être constamment présents devant l'établissement. Les associations concernées ont fait valoir ces arguments auprès de qui de droit, et ont demandé l'aménagement dudit terrain en espace vert, mais elles n'ont pu obtenir gain de cause. Les multiples oppositions introduites dans ce sens par les habitants se sont heurtées au refus de l'Administration qui a maintenu coûte que coûte le projet, en dépit également des protestations concernant le coût de l'assiette foncière et des conditions de sa cession. Aux yeux de ses représentants, celui-ci ne représente aucun risque pour les élèves pour lesquels, dit-on, une « nouvelle voie d'accès a été mise en place ». Loin de se décourager, les plaignants ont engagé dernièrement une procédure judiciaire au niveau de la chambre administrative d'Oran pour faire annuler la décision des autorités locales. La Juridiction, selon les documents en notre possession, a désigné un expert près la Cour et les Tribunaux pour faire un constat des lieux. En attendant les résultats de ces investigations, les travaux de réalisation des 50 logements LSP se poursuivent toujours sur le site en question. C'est donc un dossier plein d'embûches qu'ont eu à défendre, en vain, les comités de quartiers et les parents d'élèves. Un parcours que tente de reconstituer dans ses moindres détails le livre blanc rédigé par ses initiateurs. « L'histoire retiendra que nous avons tout fait pour faire fléchir la position des responsables locaux, dans le strict respect des lois de la République. Malheureusement, ces derniers en ont décidé autrement, sans tenir compte de nos revendications légitimes, ni de la menace qui pèse sur nos enfants », déclare l'un d'entre eux.