Réunis à l'initiative de la direction du secteur Frantz Fanon de Annaba dans le cadre d'une journée scientifique de diabétologie, les praticiens de plusieurs régions d'Algérie ont mis l'accent sur la hausse constante de cette pathologie en Algérie. A elle seule, Annaba compte 10 000 diabétiques officiellement inscrits alors que des milliers d'autres, bien que quotidiennement sujets à des symptômes caractéristiques, ignorent qu'ils en sont atteints. C'est là qu'intervient la communication du docteur Guermaz du service de médecine interne de Birtraria (Alger). Elle porte sur le dépistage du diabète de type 2. En 15 minutes, ce praticien a, médicalement, tout dit des grandes lignes sur les principes et les méthodes de dépistage. C'est également le cas du professeur Malek du CHU de Sétif avec le rôle de médecin généraliste dans le suivi du patient diabétique, le docteur Sari, médecin libéral en ce qui concerne le professionnalisme médical et principe des prises en charge du diabète sucré, et le docteur Zekri de Birtraria, dont l'intervention a porté sur la naissance d'un réseau de prise en charge du diabète de type 2 : Diabir. Il y avait beaucoup de monde jeudi dernier dans l'auditorium Yahi Badredine de la faculté de médecine de Annaba. Outre les praticiens et les étudiants, il y avait également plusieurs diabétiques dont certains étaient sous insuline. Ce sont eux qui ont été plus prolixes en informations sur les véritables problèmes que rencontrent sur le terrain ceux atteints de cette pathologie. De l'indisponibilité des médicaments à la mauvaise prise en charge médicale dans certaines structures de santé, et des difficultés liées à l'environnement direct du malade à l'ignorance des facteurs à l'origine de la maladie, les diabétiques des deux sexes ne savent plus où donner de la tête. Lors de cette journée, l'aspect sociologique de la question du diabète a été éludé. Ainsi, l'on n'a rien su de l'environnement direct et indirect adéquat à même d'éviter au diabétique des complications qui, le plus souvent, s'avéreront mortelles. « Au chômage depuis des années, je n'arrive plus à subvenir aux besoins élémentaires des miens. A partir de là, j'ai été confronté à des problèmes de santé. Sans le savoir, j'avais le diabète. A mon avis, le choc de la liquidation de notre entreprise et l'appréhension des lendemains incertains en sont les principaux facteurs. Heureusement que le tiers payant a allégé mon fardeau. Chômeur, je n'aurais pas pu faire face aux dépenses nécessaires à l'acquisition des médicaments », indique Mme Rahima S., mère de famille.