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Les prêts, le sponsoring et le couffin du Ramadhan
21e jour du Procés Khalifa au tribunal criminel de Blida
Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2007

Le procès Khalifa boucle la dernière semaine du mois au tribunal criminel de Blida. Six accusés sont passés à la barre hier. Leurs aveux ont mis la lumière sur les conditions d'octroi des prêts, les manipulations de comptes et surtout la cession d'Antinéa par Idjerouiden Arezki pour un montant de 135,330 millions de dinars, en contrepartie d'un montant de 208 millions de dinars, retirés en une seule prise de la caisse de l'agence de Chéraga.
A ces révélations s'ajoutent celles liées à l'opération couffin du Ramadhan et dont les dépenses dépassent la réalité. L'audience d'hier a commencé avec l'interrogatoire de Boukadoum Karim, un proche ami de Khalifa Abdelmoumen, ayant occupé le poste de directeur général de Khalifa Airways, pour une vingtaine de jours, avant qu'elle ne soit mise en liquidation. La présidente rappelle à l'accusé qu'il avait pris une somme de 15 millions de dinars de l'agence des Abattoirs, remises par le directeur de celle-ci, Hocine Soualmi, en plusieurs tranches, sans compter les montants dont il a bénéficié auprès de l'agence de Chéraga, pour lancer une société d'internet, un provider qui a fini par fermer. Boukadoum reconnaît qu'il a eu ces sommes sans aucun document ou dossier de crédit, et parfois comme c'est le cas aux Abattoirs, sans avoir un compte. Il finit même par déclarer au procureur général que Abdelmoumen, « a abusé de sa confiance par rapport aux dossiers de crédits qu'il n'a pas finalisés ». Me Fetnassi demande à Soualmi si Boukadoum était un convoyeur de fonds. L'accusé : « J'ai dit que Boukadoum était envoyé par le PDG pour transporter des fonds. » La présidente intervient : « Depuis toujours vous dites que c'est un convoyeur de fonds et qu'il est la seule personne à ne pas avoir de badge, mais plutôt un ordre de remise d'argent à la caisse principale. » La présidente appelle à la barre Mokadem Tahar, ancien directeur de l'agence de Chéraga, devenu, en janvier 2000, directeur général d'exploitation, puis conseiller au sport. Ancien cadre de la BNA (1973-1978), puis à la BDL Staouéli, jusqu'en 1998. Il rejoint Khalifa Bank, en octobre 1998, après voir eu un entretien avec le PDG, qu'il a pu voir grâce à Benidir Mustapha, son ancien collègue de la BNA et de la BDL Staouéli, lui-même devenu par la suite directeur du commerce extérieur d'El Khalifa Bank. L'accusé raconte avoir négocié son salaire. Il percevait 25 000 DA à la BDL, et Moumen lui a proposé 50 000 DA, comme premier salaire, au poste de directeur d'agence, avant d'atteindre 150 000 DA en tant que conseiller au sport. La présidente commence par l'interroger sur un versement à son compte d'une somme de 2 millions de dinars. « J'ai utilisé mon chèque personnel pour acheter trois véhicules, deux pour les DG et un pour le vice-président d'El Khalifa Bank », dit-il avant d'être interrompu par la juge. « Vous n'avez jamais déclaré cela avant. Ces propos sont nouveaux. » L'accusé : « La somme de 2 millions de dinars a servi pour le paiement d'une dépense avec un chèque personnel au profit de la banque. Je ne l'ai pas déclaré au juge, parce que quand il m'a entendu, je n'avais pas encore les documents. » La présidente l'interroge sur la mission qu'il a effectuée à Oran. Mokadem : « Un client nous a ramené d'Oran un bon de caisse (BDC) anonyme. » La présidente : « Quel est le nom de ce client ? » L'accusé : « Je ne sais pas. Vous savez, les premiers clients de la banque étaient généralement des connaissances du PDG. Ce qui est important, c'est que ce client avait ramené des BDC placés souscrits au CPA et à la BNA d'Oran. A cette époque, Khalifa n'avait pas encore de succursale à Oran, et les recouvrements interbancaires (RIB) étaient inexistants. Le seul moyen était de se déplacer sur place et d'encaisser. Mais cette opération ne pouvait se faire. Les deux banques ont refusé d'établir les chèques au nom d'El Khalifa Bank. J'ai demandé à Mir Omar de faire le chèque de banque à son nom. Les deux banques ont accepté. Et les montants de 9 millions de dinars et de 15 millions de dinars chacun ont été versés à son compte personnel, puis reversés à... ».
« C'est un bon de caisse anonyme »
La présidente : « Est-ce une opération normale ? ». L'accusé : « Elle est tout à fait régulière. » La magistrate demande à Mokadem ce que voulait dire le compte 4216. L'accusé : « Un compte de passage pour les mises à disposition. » La présidente : « Combien de montants sont-ils passés par là ? » L'accusé : « Un seul », dit-il avant de revenir sur ses propos. « Le compte 4216 est un compte d'investissement en cours de Khalifa qui venait de démarrer dans les acquisitions. » La présidente : « Pourquoi votre compte personnel ? » Mokadem : « Parce que nous avions besoin d'acheter les trois véhicules auprès de Daewoo ». La magistrate : « C'est quoi le montant de 650 000 DA versé sur votre compte ? ». L'accusé : « C'est un prêt accordé par la direction du personnel et versé sur mon compte. Je l'ai eu après avoir introduit une demande auprès de Zizi, qui était à la tête du service. » L'accusé confirme qu'il n'a jamais présenté de dossier, mais explique que le versement du compte de la direction du personnel à son compte est comme libellé de paie. Il l'a reçu après avoir signé une convention. Il déclare avoir remboursé la totalité de la somme y compris avec les intérêts. « Expliquez-nous la somme de 2,3326 millions de dinars. » L'accusé : « Je l'ai demandé pour acheter un logement de l'agence communale de Douaouda. Je l'ai eue avant le prêt de 650 000 DA. Une fois le logement acquis, je ne pouvais le prendre du fait qu'il était situé au cinquième étage. Je l'ai revendu et son revenu m'a permis de rembourser les 650 000 DA. » La présidente : « C'est quoi le compte 01266 ? ». L'accusé : « Celui du directeur du personnel. » La magistrate : « Les 300 000 DA ont été versés de ce compte sur le vôtre. » Mokadem : « Je lui ai prêté la somme, il me l'a rendue. » La juge : « Comment pouvez-vous prêter aux autres, vous qui venez d'emprunter à Khalifa ? » L'accusé : « J'ai revendu mon logement et cela m'a permis de rembourser mes dettes et de passer de l'argent à Zizi. » La magistrate l'interroge sur le trou enregistré au niveau des comptes de l'agence et l'accusé conteste et nie avoir laissé un quelconque déficit. La présidente revient au BDC et à une somme de 2 millions de dinars qu'il aurait perçue. « Les 2 millions de dinars, c'est le versement que j'ai fait après avoir vendu mon appartement. » Il révèle avoir fait 6 ou 7 opérations de versements à son compte, sans pour autant se rappeler des montants. Pour lui rafraîchir la mémoire, la juge cite un montant de 18 millions de dinars. L'accusé : « C'est un chèque remis à l'encaissement d'un client, un haut cadre, comme il m'a été présenté le PDG. C'est un BDC anonyme souscrit à la BDL Staouéli. » La présidente : « Qui est ce haut cadre ? » L'accusé : « Je ne sais pas. Vous savez qu'en Algérie tout le monde utilise les BDC anonymes, parce qu'il s'agit d'argent gagné au noir. Ils préfèrent perdre 3% d'intérêts que de divulguer leur identité. » Mokadem affirme avoir été nommé conseiller au sport pour un salaire de 150 000 DA, poste qu'il maintient jusqu'à la liquidation. A ce titre, il voyait presque tous les présidents de clubs de football financés par la banque et ses filiales. Interrogé sur le financement des filiales, l'accusé déclare qu'il ne savait pas que c'était la banque qui les finançait jusqu'au procès. « Nous n'étions pas chargés de la comptabilité mais de la préparation des conventions de sponsoring », précise-t-il. La juge lui demande comment se fait la désignation des montants et l'accusé répond : « Généralement, chaque début de saison, le PDG nous donne des orientations que nous appliquons. » La magistrate interroge Mokadem sur Ighil Meziane. L'accusé : « Un consultant en sport de Khalifa. » L'accusé revient au sponsoring, au sujet des comptes dans lesquels les montants sont logés, indiquant que cela ne le regardait pas. Il précise, néanmoins, que généralement ce genre de dépenses sont considérées comme des charges, au même titre que les impôts et les taxes. La magistrate lui demande de citer le plus grand montant accordé à une équipe. L'accusé : « Je ne peux vous donner une idée, mais il y a des équipes qui prennent beaucoup plus que d'autres du fait de leur participation à des rendez-vous plus importants. » Parmi ses collaborateurs, il cite Maâmar Djebour, directeur de la direction du sport, avec lequel il prépare les conventions. Pour ce qui est de son salaire et de celui des autres conseillers, l'accusé souligne qu'ils sont versés dans des comptes personnels domiciliés à El Khalifa Bank. A la question de son passage à l'agence de Blida, entre février et juin 2001, il déclare avoir aidé 3 ou 4 fois le directeur Kechad dans la gestion de la structure, notamment lorsque ce dernier se déplaçait pour le recouvrement des créances. Interrogé sur le plus gros client de cette agence, Mokadem affirme ne pas se rappeler, mais se ravise lorsque la présidente lui lance le nom de Digimex. Cet opérateur a bénéficié, dit-il, d'un crédit d'un montant de 100 millions de dinars. Pour l'accusé, le contact avec les clubs sportifs est fait par Maâmar Djebour et Ighil Meziane, sans pouvoir donner une réponse sur les agences qui prennent en charge leurs salaires. « Ce sont des employés d'El Khalifa Bank, ils sont payés comme le personnel », dit-il. La magistrate revient à la rencontre de l'accusé avec le PDG de Khalifa. Mokadem : « Haïfa Boualem, qui était le fondé de pouvoir de la BDL et qui était mon collègue à la BNA, a pris part à la rencontre au cour de laquelle il m'a présenté Moumen comme un importateur de bière et de médicaments. » La juge : « Combien de comptes avez-vous ? » L'accusé : « Deux comptes en dinars et un en devises. » Il explique que le premier prêt qu'il a eu de la part du PDG a été versé par Kpharma qu'il a remboursé par un virement après la vente de son logement. « Pourquoi ne pas lui avoir demandé une décharge ? », questionne la juge. L'accusé : « Je me vois mal demander une décharge. » La magistrate demande à Mokadem comment va-t-il justifier le remboursement de ce crédit. « Vous savez que les sociétés ne sont pas inquiétées par les impôts quand elles déboursent de l'argent, mais quand elles encaissent. » La présidente : « C'est une fraude fiscale ? » L'accusé : « Ce n'est pas dans cette optique. » Le procureur général lui précise qu'il n'a pas démissionné de son poste, mais plutôt suspendu, puis licencié de la BDL. A la majorité des questions du magistrat, l'accusé répond par des « je ne sais pas. » Néanmoins, il affirme que les conventions de sponsoring sont signées soit par Djamel Guellimi, lui-même ou le PDG. Il cite celle du Mouloudia d'Alger, signée par Guellimi, et celles du RC Kouba, de l'ASO Chlef, de l'Entente de Sétif, signées par ses soins. Le procureur général lui rappelle les conventions de la saison 2002-2003, durant laquelle Mokadem a signé la convention de l'Union de Annaba. Il note cependant qu'avant 2001, il ne sait pas si le PDG a signé des conventions, mais après il n'en a jamais eu connaissance. Il explique qu'auniveau de la direction du sport et du sponsoring, il ne s'occupe pas de ce qui est finance. Il examinait les copies puis envoyait les conventions aux agences où les comptes des joueurs sont domiciliés, ainsi qu'à Khalifa Airways la plus proche du club. Aucune comptabilité, dit-il, n'est faite à son niveau. Il révèle que les comptes où sont logées ces dépenses sont ceux des charges. Le procureur général : « Compte de charge ou compte d'ordre ? » L'accusé : « Le compte d'ordre sert au transfert d'un montant d'une structure à une autre. Est-ce que les montants restent logés ici ou pas, je ne peux vous donner les réponses. » Le magistrat interroge l'accusé s'il avait remis des sommes d'argent à des personnes sur instruction du PDG. Mokadem : « Je n'ai jamais remis des fonds sur ordre écrit sur un bout de papier. » Le magistrat cite une somme de 250 000 DA, inscrite sur une carte de visite d'un ambassadeur. « Je ne me rappelle pas », dit-il. Le procureur général : « Avez-vous remis de l'argent de poche à des cadres, comme à Nanouche 600 000 DA sur instruction du PDG ? » L'accusé : « Je ne sais pas. » Le magistrat cite plusieurs autres noms comme ceux de Mentouri et Djamel Zerrouk, puis Kebbach Ghazi, ancien directeur de la comptabilité, auquel il aurait remis 27 millions de dinars. L'accusé est formel : « Jamais. » Le magistrat continue. « Avez-vous remis 1 million de dinars à Ghazi ? » L'accusé : « Jamais. » Le procureur général exhibe un document signé par l'accusé qui prouve le contraire. Mokadem : « Mentouri et Ghazi vendaient de la bière. Ils prenaient de l'argent du coffre de l'agence. » Le magistrat : « Sur ordre du PDG inscrit sur des bouts de papiers. » L'accusé : « Oui, mais ils avaient un coffre à l'agence. Je n'en suis pas responsable. » Le magistrat ne se limite pas à ce document. Il tire d'autres comportant la signature de l'accusé faisant état de remises de montants allant de 500 000 à 200 millions de dinars. Mokadem conteste, puis affirme : « C'est possible. » Le procureur général : « Vous dites que la signature sur la feuille comportant le retrait de 200 000 DA remis à Djamel Zerrouk n'est pas la vôtre. Et celle de 600 000 DA remis à Nanouche ? » L'accusé : « C'est la mienne. » Le magistrat : « Et les 37 millions de dinars remis à Ghazi ? » L'accusé : « C'est l'alimentation caisse siège. Ce montant a été déposé au siège pour le compte de la caisse principale. » Le magistrat : « Ghazi n'est pas un convoyeur de fonds. »
Les mouvements de compte suspects
L'accusé : « A l'époque, il était directeur. » Me Meziane, avocat d'El Khalifa Bank liquidation (partie civile), lui demande s'il a remis une somme de 105 millions de dinars à Krim Smaïl. Mokadem est formel. Il n'a jamais reçu ou remis une telle somme. L'avocat lui signifie qu'un document faisant état de cette remise a été trouvé dans son bureau. Sur la question du sponsoring, l'accusé déclare que le montant moyen accordé aux clubs se situait entre 200 et 250 millions de dinars. Me Meziane veut savoir où ces montants sont logés et Mokadem ne donne pas de réponse, poussant l'avocat à révéler qu'ils étaient tous logés au contre d'ordre. Me Kamel Mameri, avocat de l'accusé, demande à ce dernier la durée entre le premier prêt et le second. « 8 mois », déclare Mokadem. Le procureur général revient sur le point lié à l'achat de devises par Mir Omar. Ce dernier est catégorique. Il n'a jamais vu ces sommes. La présidente appelle à la barre Mir Omar, successeur de Mokadem au poste de directeur de l'agence de Chéraga. Il a intégré la banque en août 1998, en tant que chef de section, jusqu'en avril 2000, date à laquelle il a été nommé directeur. La présidente l'interroge sur le point lié aux BDC qu'il a encaissés en son nom. Il confirme les propos de Mokadem et affirme que les montants de ces BDC souscrits à la BDL d'Oran étaient de 9 millions de dinars et de 15 millions de dinars. « Lorsque la banque m'a exigé un chèque de banque de Khalifa, je ne l'avais pas. J'ai appelé Mokadem et il m'a dit de demander un chèque de banque BDL à mon nom. Je les ai versés à mon compte de Chéraga. C'était la même chose avec le second chèque de 24,6 millions de dinars. » La présidente l'interroge sur le montant versé par Kpharma sur son compte le 18 août 1999. « C'était un prêt de 1,7 million de dinars. J'en avais parlé au PDG et il m'a donné son accord », dit-il. La magistrate : « Sans dossier ni garantie ? » L'accusé : « J'ai fait une demande. » Il confirme avoir retiré une somme de 47 000 euros, des économies pour soigner son épouse. La présidente lui demande de parler de la somme versée au compte de Me Khellal Fatiha, l'avocate qui défendait l'agence devant les tribunaux. L'accusé dément. « Vous avez déclaré devant le juge avoir versé plus de 46 000 euros, l'équivalent de 380 millions de dinars, après que Khalifa a refusé de lui payer ses honoraires pour les affaires qu'elle a défendues. » L'accusé : « Elle est venue me voir pour se plaindre du fait qu'elle n'a pas été payée. Je lui ai dit que j'allais lui verser quelques économies, en attendant le règlement de la situation. J'ai demandé à ma secrétaire de lui verser 2,4 millions de dinars et à un ami, Hamid Hambax, un importateur de viande congelée, 1,5 million de dinars. La secrétaire s'est trompée. Elle fait l'inverse. » Sur le prêt accordé à Karim Boukadoum, l'accusé affirme qu'il était de l'ordre de 12 millions de dinars et qu'il comportait la signature du PDG. La présidente interroge l'accusé sur Arezki Idjerouiden, celui qui a vendu Antinéa à Moumen, pour acheter par la suite Aigle Azur. « Le 10 janvier 2001, le PDG est rentré avec Arezki Idjerouiden et vous leur aviez laissé votre bureau. Après, le PDG vous a demandé de lui faire un chèque de 3 millions de dinars et un autre de 2,69 millions de dinars pour le paiement du Trésor. En tout, Idjerouiden a pris 208 millions de dinars sans avoir un sou dans la banque », déclare la présidente. L'accusé : « Il est venu avec le PDG. » La juge : « De quel compte avez-vous pris cet argent ? » L'accusé : « Un compte débiteur. Il devait de l'argent au PDG. » La magistrate précise que la convention de cession d'Antinéa porte sur un montant de 135,330 millions de dinars, alors que Idjerouiden a pris d'El Khalifa Bank 208 millions de dinars. Le procureur général précise à l'accusé qu'il avait 16 affaires en justice dans le cadre de Khalifa, dont une avec Lamali, l'importateur de whisky frelaté, pour laquelle il a eu une relaxe en première instance, programmée cette semaine en appel.
Les biens des Chaâchouâ
La présidente appelle Ahmed Chaâchouâ, le père de Abdelwahab Chaâchouâ. Officier de la police judiciaire à la retraite, il avait rejoint l'agence d'El Khalifa Bank de Blida en 1999. La présidente l'interroge d'emblée sur le prêt des 400 000 DA dont il bénéficié de l'agence. « J'avais fait la demande, mais je ne me rappelle plus pourquoi. Le dossier a été déposé à Blida, j' ai encaissé à Blida et j'ai remboursé une partie seulement », déclare l'accusé. La présidente : « Comment, vous empruntez 400 000 DA à la banque et vous offrez à votre fils Abdelwahab 6 millions de dinars ? » L'accusé énumère une liste de terres agricoles dont il est usufruitier et explique qu'il a beaucoup de biens pour aider ses enfants. La juge lui demande d'expliquer ce que les gendarmes ont trouvé dans son domicile lors de la perquisition. Il déclare un pistolet, en expliquant que tous les Algériens possèdent des armes pour se défendre. La magistrate exhibe deux documents originaux de solde qui doivent normalement être dans les archives de l'agence, le premier portant un retrait d'un montant de 16 000 dollars US et l'autre de 100 000 FF. L'accusé ne se rappelle pas de ces documents. La juge : « Savez-vous que votre fils Abdelwahab avait acheté une villa à Zéralda et Badreddine à El Achour ? » L'accusé hésite au début, puis déclare ne pas savoir, pour se ressaisir ensuite et affirmer qu'il était au courant. Il dit même avoir été informé de l'achat par sa femme d'une villa à 12 millions de dinars, située à proximité de l'ambassade du Canada, à Ben Aknoun, tout en précisant n'avoir jamais mis les pieds. Le procureur général lui fait remarquer qu'il a oublié de parler des grenades trouvées par les gendarmes dans son domicile à Blida, en plus du pistolet et qu'il a été poursuivi pour cette affaire. Le magistrat tente de savoir pourquoi l'accusé a parlé de tous ses enfants, y compris de celui qui a été repris par Air Algérie, pour terminer ses études de pilote, sauf de Amine, actuellement poursuivi en France. L'accusé ne donne pas de réponse. L'accusé rejoint le box des accusés et c'est son fils Badreddine qui prend sa place. En 1994, lorsqu'il avait terminé ses études d'architecture, il a ouvert un cabinet d'études jusqu'en 2000, date à laquelle il avait rejoint El Khalifa Bank, en tant que chef de service des moyens pour un salaire de 24 000 DA, pour atteindre par la suite 90 000 DA après sa promotion au poste de DG adjoint chargé du développement technique du groupe Khalifa. En fait, Badreddine Chaâchouâ faisait de la prospection et de l'aménagement dans les agences de Khalifa Airways et d'El Khalifa Bank. Néanmoins, il précise que les locaux, il n'allait pas les chercher, l'offre lui parvenait au bureau. Il déclare à propos du duplex d'El Achour, qu'il qualifie d'appartement avec grenier, qu'il l'a acheté avec ses économies en novembre 2003 pour un montant de 4,8 millions de dinars, payés en trois étapes : 1,5 million de dinars, 1 million de dinars et 1,3 million de dinars. La présidente l'interroge sur les avantages liés à son poste et qui sont, selon l'accusé, le téléphone, la voiture et la gratuité des voyages. Elle lui demande quels sont les voyages qu'il avait fait à l'étranger. Il déclare avoir assisté au match de l'OM à Marseille et pris part au voyage de Dubaï. La présidente : « Qui a pris part à ce voyage ? » L'accusé : « Il y avait tous les cadres de Khalifa et surtout beaucoup de journalistes. » La magistrate lui rappelle un document trouvé dans sa maison faisant état du paiement d'une facture de 500 000 DA des frais d'avocat en France, pour son frère. L'accusé nie tout et affirme qu'il s'agit d'une lettre informelle qu'il a écrite sans aucune intention de l'envoyer. La juge cite l'opération du couffin du Ramadhan que l'accusé a initiée. Les chiffres sont ahurissants, Taref : 90 000 repas à raison de 1500 DA le repas ; Khenchela : 160 000 repas ; Mascara : 80 000 repas, à raison de 2200 DA le repas, Tamanrasset : 1500 repas, à raison de 3000 DA le repas ; Skikda : 48 300 repas à raison de 6000 DA le repas ; Oran : 1890 repas, à raison de 600 DA le repas ; Tébessa : 100 000 repas et M'sila, 950 repas ; Ghardaïa : 2500 repas, à raison de 1800 DA le repas, Relizane : 54 000 repas, pour 1800 DA, Sidi Bel Abbès : 1570 repas, pour 13 510 DA. Des sommes qui donnent le vertige et que l'accusé n'a pu expliquer. A propos du montant de 70 000 FF qu'il aurait retiré, Chaâchouâ dément et affirme n'avoir jamais possédé une telle somme. La présidente lui cite les montants transférés vers l'étranger : « 500 000 DA, 350 000 DA et 5 millions de dinars, pour défendre votre frère en France. » L'accusé : « Jamais. » Elle lui précise que ces montants se trouvent sur des documents que les gendarmes ont retrouvé dans sa maison. La présidente suspend l'audience et revient dix minutes pus tard pour demander au parquet de convoquer les témoins Hamiani Ouahiba, Saâdi Bachir, un policier, et Dibane Ferhat, de l'OPGI de Tizi Ouzou. L'audience est levée pour reprendre aujourd'hui.


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