Le coup d'envoi d'une vaste opération de recensement touchant l'ensemble des cliniques et cabinets médicaux privés de la capitale a été donné il y a quelques jours. L'objectif principal de cette opération, lancée par la direction de la santé publique de la wilaya d'Alger en coopération avec les collectivités locales, est d'avoir une idée précise sur les modes d'évacuation des déchets par les établissements de santé appartenant au secteur privé. Nos sources auprès de l'administration de la wilaya d'Alger indiquent que la décision relative au lancement d'une telle opération est essentiellement motivée par le nombre de plus en plus élevé de cabinets médicaux privés. « L'évacuation des déchets médicaux, contrairement aux déchets ordinaires, est supposée être effectuée suivant une procédure stricte et rigoureuse en raison des risques de contamination que comportent certains déchets médicaux. Le lancement d'une opération de recensement des cabinets privés permet justement de mieux contrôler les opérations d'évacuation des déchets médicaux et d'identifier de façon précise les établissements ne respectant pas les règles imposées par la réglementation », expliquent en substance nos sources. L'absence d'un contrôle strict lié à un déficit en information pourrait, en effet, ouvrir la voie à certains dépassements. Ces derniers ont d'ailleurs été enregistrés ces dernières années au niveau de certains hôpitaux publics, d'après les révélations de certains médecins. Globalement, les déchets générés par les établissements hospitaliers publics ou privés sont censés être évacués ou détruits en fonction de leur nature. Les produits à risques sont, en règle générale, incinérés afin d'éviter tout risque de contamination. Il y a lieu de signaler, dans ce contexte, que les déchets produits par les hôpitaux sont d'environ 5000 t/an. Une quantité non négligeable qui nécessite d'être gérée et évacuée de façon efficace et sans risque. La quantité de déchets produite par les établissements privés est certainement moins importante que celles des hôpitaux, mais les risques de contamination sont moins liés aux quantités produites qu'à la nature des déchets. L'enquête initiée par la direction de la santé publique de la wilaya d'Alger permettra de donner une idée précise sur la gestion de ce genre de produits par les cliniques et les cabinets privés de la capitale dont le nombre est,n manifestement susceptible d'augmenter au fil des années. La gestion des déchets de manière générale se heurte, il faut le dire, à un problème des plus épineux. Il s'agit du nombre peu élevé de décharges existantes dans la capitale en comparaison avec la quantité annuelle de déchets produite par la capitale. Notons justement que les commerces, à eux seuls, produisent chaque année près de 80 000 t de déchets au moment où les quantités générées par les foyers sont beaucoup plus élevées. Les déchets spécifiques au secteur médical, qui doivent être évacués de façon plus organisée nécessitent vraisemblablement de nouveaux espaces spécialement aménagés pour la destruction de ce genre de produits.