La présidente de l'Association des myopathes de la wilaya de Béjaïa, dont le siège se trouve à Tazmalt, Nora Abderrahmani, elle-même myopathe, force l'admiration avec son caractère de battante contre cette maladie génétique qui se caractérise, d'après elle, par la perte inéluctable de la force musculaire, lequel processus conduit, malheureusement dans la plupart des cas, à un arrêt cardiaque. Du haut de sa chaise roulante, Melle Abderrahmani ne perd pas pour autant le sourire. Ils sont une centaine à travers tout le territoire de la wilaya de Béjaïa, comme elle, à souffrir des affres de cette terrible maladie. Leur âge va de 6 à 60 ans. Leur vie est difficile et ils ne sont pas du tout autonomes. Ils ont tous besoin d'une tierce personne pour effectuer les gestes les plus simples de la vie. A cet effet, notre interlocutrice lance un appel au ministère de la Solidarité afin d'affecter des assistantes sociales pour aider ces malades. Toutefois, le plus dur dans cette maladie c'est qu'il n'existe aucun traitement capable de l'enrayer. Seule la rééducation fonctionnelle pourrait, selon notre interlocutrice, atténuer quelque peu ce mal indolore mais insidieux. Et pour ce faire, les choses sont plutôt, compliquées. « La séance de rééducation, explique la présidente de l'association, coûte 300 DA. Dans la semaine, il faut effectuer 3 séances, cela revient à 3600 DA/mois, ce qui est au dessus de mes moyens et de ceux de tous les myopathes. J'ai suivi la rééducation pendant deux ans puis j'ai arrêté. Les myopathes demandent au responsable du secteur sanitaire d'Akbou de rouvrir le service de rééducation, cela nous soulagera énormément ». Il est à souligner que cette affection se répercute de manière cruelle sur les personnes qui en sont atteintes, obligeant beaucoup d'entre elles à une vie casanière, en abandonnant qui ses études, qui son travail. Melle Abderrahmani sollicite l'aide des autorités et les éventuels sponsors afin de subventionner et doter l'association d'un véhicule qui transporterait les enseignants pour dispenser des cours chez les malades.