L'accès aux lieux publics demeure pour les handicapés et autres malades chroniques (myopathes, diabétiques invalides, etc.) un sérieux problème, en ce sens que ces lieux ne sont pas dotés, en majorité, d'accès spéciaux pour cette frange. Cette situation complique davantage la vie à ces personnes qui se voient contraintes de se faire toujours aider par une tierce personne dans presque tous leurs déplacements. Ainsi il va des élèves handicapés qui suivent, non sans grand-peine, leur scolarité. Leurs écoles ne sont pas adaptées pour leurs handicaps, ce qui les pénalise lourdement. En conséquence, beaucoup d'entre eux « désertent », contre leur volonté, les bancs de l'école qui ne sont en fin de compte que des souffrances de trop pour eux. Selon Abderrahmani Nora, présidente de l'association des myopathes de la wilaya de Béjaïa, il existe, entre autres, trois frères et sœurs myopathes, habitant la région de Tazmalt, qui ont quitté leur école à cause du problème d'accessibilité (transport inadéquat, difficulté d'accès dans leur école, etc.). Une autre fille myopathe, ajoute notre interlocutrice, n'a pas quitté son domicile « depuis...5 ans », et cela à cause toujours du problème de l'accès. Cette fille habite au 5e étage d'un immeuble. Ce sont-là quelques exemples parmi tant d'autres qui renseignent, on ne peut mieux, sur ce qu'endurent les handicapés moteurs au quotidien.Des trottoirs à la banque en passant par les écoles, les habitations, les moyens de transport, les hôpitaux, etc., les handicapés n'ont pas d'autres choix que de solliciter l'aide des autres pour accéder à un lieu quelconque, alors qu'ils cherchent par tous les moyens à vivre autonomes, loin des regards compatissants.