L'honneur d'ouvrir la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007 est revenu aux wilayas de Annaba et Sidi Bel Abbès. Cependant, c'est Annaba qui, durant toute la semaine, aurait ravi la vedette. En sus des prospectus sur l'histoire millénaire de Hippone (Bouna, Annaba), ses us et ses traditions, des tableaux réalisés par des artistes peintres, des œuvres et des ouvrages de ciseleurs, couturières et stylistes de l'habit traditionnel (hommes et femmes), Driss Boudiba, directeur de la culture de la wilaya de Annaba, avait tenu à présenter la maison annabie. Dans ce décor, dont il a présidé la mise en place, s'est longuement attardée Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Face à la « mariée bônoise » avec sa toilette, ses bijoux, ses gandouras cousues d'or et d'argent, Mme Khalida et les membres de la délégation officielle qui l'accompagnaient, dont les walis de Annaba et Sidi Bel Abbès, se sont extasiés. « Rien que du bonheur », avaient-ils affirmé à la vue de ce que leur offraient le directeur de la culture et les 63 représentants de Annaba. Durant cette semaine culturelle de Annaba à Alger, les artistes et les comédiens, entre professionnels et néophytes, ont eu l'occasion de présenter, chacun dans son domaine, d'autres aspects de la vie bônoise. Des jours et des nuits durant, tous avaient investi la capitale. Ils y ont fait sensation lors des présentations, des expositions, du défilé d'habits traditionnels. Une partition originale et réussie sur scène. N'était le bien médiocre documentaire sur saint Augustin, la réussite aurait été totale. Ecrivains et poètes sous la conduite du docteur Cheribet Ahmed, sculpteurs, ciseleurs, comédiens, chanteurs et musiciens, tous avaient abdiqué leur habituelle spontanéité au profit des tableaux de maître exposés par les artistes peintres. Durant sept jours, les 63 artistes de Annaba ont osé. Ils ont présenté des spectacles et des expositions haut en couleur. Ils ont triomphalement installé Annaba dans le sanctuaire arabe qu'est Alger la capitale de la culture arabe pour toute l'année 2007. Cette fête des habitants de l'Edough et de la plaine du Seybouse a agi comme un contrepoint léger sur des mémoires tendant vers l'oubli. Meddour, l'un des rares fins ciseleurs et orfèvres algériens de l'or et de l'argent, à travers ses coups de marteau, décrit entièrement les bonnes traditions de Annaba. Lui le handicapé, père de famille, qui aurait aimé disposer d'un local pour dispenser son savoir aux générations actuelles et futures. Dans la musique et la chanson malouf, Hamdi Benani à l'ouverture et Layachi Dib à la clôture ont chanté aux côtés des néophytes de l'école, du conservatoire et de l'Institut de musique de Annaba. Les visiteurs et les spectateurs ont découvert des artistes et des comédiens rassemblant, exprimant et exposant le souvenir des choses, des coutumes et des traditions de leur région.