Cet enfant de Basra, né en 1945, nanti de plusieurs diplômes dont ceux de l'Ecole supérieure nationale des beaux-arts de Baghdad et de Paris et des études approfondies à la Sorbonne, il a traîné ses valises un peu partout dans différents pays d'Europe, d'Asie, du monde arabe et aux USA. Il connaît bien Annaba qu'il apprécie toujours pour la beauté de la ville, l'hospitalité de ses habitants, ses sites historiques et archéologiques, sa vieille ville aux mosquées légendaires et ses maisonnettes serrées ou penchées les unes sur les autres. Il l'a connaît parce qu'il l'avait visitée en 1988. C'était à l'occasion de son premier vernissage au palais de la culture Mohamed Boudiaf. Il est revenu en ce mois ensoleillé de novembre 2006 à l'invitation de Mme Fatma-Zohra Lahmar Marir. C'est dans le salon de l'hôtel international Seybouse qu'il a planté les décors de son exposition picturale. Une quarantaine d'œuvres, les unes plus belles que les autres, sur la vieille ville de Annaba comme ses toiles acryliques sur panneau Dar Bouzamendo, La rue Rachedi Ali, Place de la Numidie n° 1 et 2… y sont exposées plusieurs de ces œuvres picturales. C'est, en quelque sorte, un retour aux sources de Annaba l'antique et de Hippone l'éternelle qu'offre cet artiste irakien aux Annabis. Ils étaient nombreux à venir assister à la cérémonie officielle d'inauguration du vernissage jeudi dernier. Des tableaux où l'artiste a entretenu en même temps le classicisme et le culte d'une sensibilité individuelle partagée entre mélancolie et nostalgie. Ces toiles, toutes des 51/41 cm, ne cherchaient pas à imposer un style ou une orientation sur un passé passé ou un passé récent. Comme une musique peinte en aquarelle, on sent le tempo à travers les œuvres présentées. Et à travers ses coups de pinceau, les tons et les couleurs utilisés, il y avait comme une grande douceur et une grande sensibilité dans l'expression de l'auteur. On découvre au fil des œuvres sur la vieille ville de Annaba, un véritable état d'esprit exprimé artistiquement et avec aisance. En les réalisant, Faïsel Laïbi Sahi aspirait certainement à une fusion entre l'art et l'histoire. Tout est maisonnettes, fenêtres, portiques, portails en bois massif, escaliers, murs en pierre de taille et surtout ruelles en pavés. En peignant constamment les pavés des rues couleur poivre, ocre ou rougeâtre, l'artiste met en relief les incroyables et les merveilleuses images d'un temps où dans les paysages stagnent les nuages et les ruelles empruntées au romantisme que seule Hippone, Bouna, Annaba savait cultiver.