Le recensement et l'assainissement des listes des exploitations agricoles, à travers l'ensemble des wilayas du pays, ont donné lieu à la radiation de pas moins de 24 819 exploitants agricoles du fichier national. Actuellement, le monde agricole compte officiellement 756 286 agriculteurs. C'est ce qu'a révélé hier le président de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), Ould Hocine Mohamed Chérif, invité hier au Forum d'El Moudjahid. Le premier responsable de la CNA a annoncé également le lancement prochain de grands chantiers dont l'objectif est de redynamiser certaines filières et de remettre de l'ordre au sein d'autres. Il s'agit notamment, pour ce qui est de la filière lait, de la mise en place d'une opération d'identification des cheptels. Un système de traçabilité et d'immatriculation sera également établi pour mieux maîtriser les opérations de contrôle, a indiqué le même responsable. Il est également prévu le lancement d'un programme de repeuplement de l'ensemble des cheptels grâce à l'importation de 50 000 animaux reproducteurs, a souligné encore le même responsable. Evoquant par ailleurs la filière de la tomate industrielle, le président de la CNA a indiqué que la filière a connu ces derniers temps une régression en termes de surface et de production, en ce sens qu'en 2006 il n'a été produit que 780 000 t de double concentré de tomate. Selon l'invité du forum, cette filière, qui réalisait dans le passé 12 milliards de dinars de chiffre d'affaires et rapportait à l'Etat un milliard de dinars de rentrées fiscales, est aujourd'hui désertée par les producteurs qui se sont reconvertis dans l'importation du concentré de tomate. Quant à la filière de la pomme de terre qui passe depuis quelque temps par l'une de ses plus mauvaises périodes, le président de la CNA a indiqué qu'un nouveau plan est en cours de préparation dont l'objectif est de restructurer la filière, réorganiser l'importation des semences de base et réguler le marché. « C'est le seul moyen de combattre les lobbies de la pomme de terre », dira M. Ould Hocine. Tout en affirmant que les agriculteurs et le ministère de tutelle ne sont pas responsables de la spéculation que connaît la filière, le président de la CNA avouera cependant que « certains spéculateurs ne sont autres que d'anciens cadres du ministère de l'Agriculture qui, connaissant bien les rouages du secteur, se sont reconvertis dans l'importation des semences ». Enfin, s'agissant du PNDA, M. Ould Hocine a estimé que le budget qui lui a été consacré est dérisoire. Il en est de même pour l'ensemble du secteur de l'agriculture qui ne bénéficie que de 70 milliards de dinars, alors que les experts estiment qu'il faut au moins 10 milliards de dinars pour développer une seule filière.