Le président de l'Union nationale des agronomes, Yahia Zane, a animé hier une conférence au siège d'El Moudjahid. Cette conférence, qui a porté sur la politique de renouveau agricole, a fait dire au conférencier l'impératif d'une solidarité gouvernementale avec l'agriculture. “Le secteur de l'agriculture fait appel à la solidarité gouvernementale, car il s'agit d'un secteur de l'économie nationale et d'entraînement de l'économie”, indiquera M. Zane avant de préciser que “beaucoup de secteurs à l'image de celui des finances, de la petite et moyenne entreprise et des transports ont un rapport direct avec le secteur de l'agriculture”. C'est qu'aux yeux du président de l'Union nationale des agronomes, l'importance de la sécurité alimentaire requiert l'implication de “tous” dans ce renouveau agricole. “Un pays, qui ne se garantit pas la suffisance et la sécurité alimentaires, est menacé par la crise”, explique-t-il avant de noter que “l'enjeu est la préservation de l'indépendance nationale qui nécessite la garantie de la sécurité alimentaire”. Et à l'orateur de noter qu'“il faut savoir que tout le monde doit être partie prenante de ce renouveau agricole pour assurer sa réussite en ce sens qu'il faut qu'il y ait cette solidarité gouvernementale, ainsi que de l'ensemble des acteurs impliqués à l'image des éleveurs, des agriculteurs”. Evoquant les mesures prises par le président de la République lors de sa visite dans la wilaya de Biskra et de ses propos concernant l'implication de l'ensemble des acteurs du secteur dans la politique de renouveau, le président de l'Union nationale des agronomes expliquera qu'“il est important que les gens se mobilisent concrètement parlant”. Evoquant la question de l'effacement des dettes des agriculteurs et des éleveurs, M. Zane qui saluera cette décision en ce sens que “l'endettement est un handicap majeur pour les agriculteurs” expliquera qu'“il reste au ministre des Finances de lister les agriculteurs qui doivent bénéficier de l'effacement de ces dettes”. Revenant aussi longuement sur la nouvelle loi d'orientation agricole, l'orateur la considère comme “opportune” pour l'organisation du secteur et pour le règlement du problème du foncier agricole. Abordant le nouveau crédit dit Rfig, le conférencier dira qu'il s'agit d'un prêt à taux bonifié, d'une durée d'une année (pouvant être prorogée de six mois en cas de force majeure) et destiné au financement du secteur agricole et des activités annexes à l'agriculture. Le crédit Rfig est initié dans le cadre de l'application des dispositions de la loi d'orientation agricole et de celles de l'ordonnance portant loi de finances complémentaires pour 2008. Il s'agit d'un dispositif d'appui au programme du “renouveau de l'économie agricole et rurale” tendant à améliorer le cadre de vie des populations du monde rural et agricole. Ce prêt à taux bonifié est destiné particulièrement au secteur de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des activités annexes, mais également au développement du monde rural. Ces mesures ont pour but d'encourager les exploitations agricoles individuelles ou collectives, les coopératives, groupements, associations ou fédérations agricoles, les unités de services agricoles et les entreposeurs de produits agricoles de large consommation. Ces prêts sont destinés au financement des acquisitions d'intrants nécessaires à l'activité des exploitations agricoles (semences, plants, engrais, produits phytosanitaires...), d'aliments de bétail, de moyens d'abreuvement, de produits médicamenteux vétérinaires, de produits agricoles à entreposer dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Il est expliqué à ce sujet que ce dispositif financier tend également au renforcement des capacités des exploitations agricoles telles l'amélioration du système d'irrigation, l'acquisition de matériels agricoles dans le cadre du crédit leasing, la construction ou la réhabilitation des infrastructures d'élevage et de stockage au niveau des exploitations agricoles et la construction ou l'installation de serres et le repeuplement ou peuplement des étables, des bergeries et des écuries. Il est à noter à ce propos que la bonification du taux d'intérêt reste, cependant, tributaire du remboursement à l'échéance d'une année du prêt octroyé. À défaut, le paiement des intérêts sera à la charge du bénéficiaire qui ne pourra, par conséquent, solliciter un nouvel emprunt l'année suivante. NADIA MELLAL B.