Depuis plusieurs jours, il règne une ambiance très particulière au niveau du milieu culturel mostaganémois. En effet, la présence d'une équipe de l'ENTV n'est pas passée inaperçue pour tout ce beau monde. Le centre d'intérêt n'est autre que la réalisation d'un documentaire de 26 minutes, exclusivement consacré à la néo miniature qu'incarne depuis plus de 15 années l'artiste peintre Hachemi Ameur. Entrant dans le cadre de la manifestation culturelle « Alger, capitale de la culture arabe », cette production aura été confiée à Nada Rémadlia, une jeune réalisatrice qui a déjà à son actif un film sur le grand dramaturge blidéen Mohamed Touri. Une œuvre qu'elle dit assumer totalement et pour laquelle l'absence sidérale de documentations n'aura en rien rebuté cette dynamique réalisatrice. Avec ce nouveau projet, elle compte bien confirmer dans ce genre qu'elle dit préférer à tous les autres pour de bonnes raisons. Ayant auparavant tourné dans des domaines aussi variés que l'activité partisane et politique, le social et le monde économique, elle nous dira sa grande préférence pour la chose culturelle qui a baigné son enfance. Car, étant née dans une famille où le père, après une longue carrière dans le service public, aura finalement retrouvé sa voie en se consacrant à la peinture qu'il continue de pratiquer envers et contre tout, la jeune fille se passionnera rapidement pour l'art pictural et pour la musique classique. Après des études de journalisme durant lesquelles elle fera le choix de l'audio visuel, elle sera recrutée par la télévision qui vient de lui offrir la chance de sa vie. Ses modèles sont Leila Bouzidi et Neshoua Rouini. Des réalisatrices, dira-t-elle, « qui m'ont réellement passionné par leur manière d'aborder les sujets. Avec professionnalisme et spontanéité ». Deux qualités qu'elle espère bien cultiver dans ses productions futures, où elle compte offrir aux téléspectateurs un produit chatoyant et accrocheur. « C'est dans le documentaire qu'un réalisateur peut se donner à fond », soulignera-t-elle. « C'est pour moi un espace de liberté où je peux donner le meilleur de moi-même », ajoutera-elle. Son documentaire sur Hachemi Ameur, qui sera probablement diffusé durant le premier semestre 2007, sera certainement d'une rare densité. En effet, disposant d'une importante documentation écrite scripturale et ayant pris soins d'enregistrer plusieurs témoignages de ceux qui ont accompagné l'artiste durant la dernière décennie, elle n'aura que l'écueil du montage à surmonter. Evasions scripturales Ayant profité de la mansuétude du climat, malgré un hiver tenace, elle aura pris soins de filmer l'artiste dans ses œuvres à travers des paysages très pittoresques. Le personnage central ayant naturellement adhéré à ce projet, nul doute que l'œuvre, une fois achevée, sera du goût du public. Car, pour cet artiste iconoclaste, ce sera le troisième documentaire en 10 ans qui lui sera consacré. Entre celui produit en 1997 par Abdelhouhab Saïfi et celui en cours de réalisation, le néo-miniaturiste aura énormément appris. Sur lui même et sur le monde en mouvement qui l'aura à maintes reprises interpellé. En effet, les premières miniatures qui auront jalonné la décennie noire, auront cédé devant la première invasion de l'Irak, la destruction des deux tours du World Trade Center de New York et la bataille de Fallouja. Autant de haltes que l'artiste aura immortalisées par des œuvres d'une rare intensité. Des instants de très forte émotion qui seront sans cesse entrecoupés par des évasions scripturales dans la campagne mostaganémoise et à travers les flâneries pédestres dans les recoins de la cité aux multiples facettes. C'est le domaine de la peinture sur toile ou sur papier que Hachemi Ameur affectionne particulièrement. En effet, ses gouaches et ses toiles aux multiples splendeurs se laisseront délicieusement captiver par la Bétacam de Hassan, le cadreur sans qui rien ne sera possible et qui prend beaucoup de plaisir à faire tantôt des gros plans, tantôt des plans larges qui font la part belle à des paysages splendides. Des couleurs chatoyantes, des témoignages d'une grande spontanéité, des lumières éclatantes et des paysages sauvages où la nature est si joyeuse, sont les meilleurs ingrédients pour un documentaire de qualité. Pour cette admiratrice de Beethoven, il suffira de trouver le bon fond sonore pour que la néo-miniature de Hachemi Ameur comble le téléspectateur. La mission, après plusieurs jours de tournage intensif, ne parait pas impossible.